Ce partenariat avec la Fondation Rockefeller et le Bezos Earth Fund vise à la mise en place d'un "accélérateur de la transition énergétique" dans les pays du Sud, a précisé l'émissaire américain pour le climat John Kerry, espérant que ce "concept" pourrait prendre forme d'ici la COP28 dans un an. "Notre intention est de faire travailler un marché carbone pour déployer du capital (...) et accélérer la transition vers l'énergie propre", a-t-il ajouté, précisant que cela viserait plus particulièrement la mise à l'arrêt des centrales à charbon sans système de capture du carbone et le déploiement des renouvelables. Des entreprises, comme Microsoft ou PepsiCo, qui ont exprimé leur intérêt, achèteraient des crédits carbone émis par l'accélérateur pour financer cette transition dans des pays comme le Nigeria, présent au lancement du projet mercredi. Le recours aux crédits carbone a été dénoncé par plusieurs ONG au lendemain de la publication des recommandations d'un groupe d'experts de l'ONU qui a dit clairement que pour éviter tout greenwashing, les promesses de neutralité carbone des entreprises devaient être basées sur la réduction de leurs émissions et non leur compensation par l'achat de crédits carbone "bon marché" et manquant d'"intégrité". "Nous voulons que les émissions baissent dans le Nord et le Sud, pas que les entreprises riches du Nord paient pour continuer à avoir le privilège de détruire la planète", a commenté Mohamed Adow, du think tank Power Shift Africa dans un communiqué, dénonçant un projet "scandaleux". "Nous avons une position: pas de crédits carbone, parce qu'ils ne sont pas assez crédibles pour permettre de limiter le réchauffement à +1,5°C", a déclaré à l'AFP Harjeet Singh, du réseau d'ONG Climate Action Network. "D'autres programmes similaires n'ont pas marché dans le passé", a-t-il ajouté, évoquant également les violations des droits de l'Homme associées à certains de ces programmes. John Kerry s'est défendu face à toutes ces critiques. Il a assuré que seules les entreprises ayant "un engagement de neutralité carbone avec des objectifs intermédiaires" basés sur la science pourraient acheter ces crédits carbone, et que le secteur des énergies fossiles serait exclu. Les entreprises devront "utiliser ces crédits en plus et pas à la place des réductions de leurs propres émissions", a-t-il ajouté. "Malheureusement, certains abus ont discrédité dans l'esprit de certains l'utilisation des crédits carbone, mais avec les bons garde-fou, la bonne transparence, la bonne façon de rendre des comptes, les bons crédits, ça peut être bien fait", a-t-il plaidé. "C'est une grande opportunité d'explorer et d'innover", a de son côté salué Angela Churie Kallhauge, vice-présidente de l'ONG Environmental Defense Fund lors de l'événement, y voyant la possibilité de tirer "le meilleur" des marchés carbone pour augmenter les financements.
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