"Il n'y a plus beaucoup de temps, au mieux 72 heures, pour libérer Alaa Abdel Fattah. Si (les autorités égyptiennes) ne le font pas, cette mort sera dans toutes les discussions à la COP27", a prévenu dimanche Agnès Callamard, la secrétaire générale d'Amnesty International, au Caire. A 500 kilomètres au sud-est de là, l'Egypte accueille de dimanche au 18 novembre des dizaines de milliers de personnes pour la COP27 à Charm el-Cheikh. Parmi eux, M. Sunak "doit comprendre l'urgence car après la COP27, il sera trop tard", exhorte dimanche dans un communiqué Sanaa Seif, la soeur d'Alaa Abdel Fattah, icône de la "révolution" de 2011 en Egypte et également de nationalité britannique. Dans une lettre adressée à Sanaa Seif, M. Sunak a affirmé que Alaa Abdel Fattah "reste une priorité pour le gouvernement britannique, comme défenseur des droits humains et comme ressortissant britannique". "La participation du Royaume-Uni à la COP27 est une nouvelle opportunité pour soulever le cas de votre frère auprès des autorités égyptiennes", écrit-il encore. "Nous sommes totalement engagés pour résoudre" cette affaire. M. Abdel Fattah, condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour "diffusion de fausses informations", a été emprisonné sous tous les présidents d'Egypte depuis plus d'une décennie. Bête noire du président actuel Abdel Fattah al-Sissi, il a quasiment cessé de s'alimenter le 2 avril pour protester contre ses conditions de détention, n'ingérant plus qu'un verre de thé et une cuillère de miel par jour. Depuis mardi, il n'avalait plus aucune calorie, et depuis dimanche il a également "cessé de boire de l'eau", a annoncé Sanaa Seif. "Il est très amaigri. La dernière fois que ma mère l'a vu, il ressemblait à un squelette", déclarait Mme Seif dès mi-octobre. Les militants des droits humains comme du climat entendent attirer l'attention sur le sort des plus de 60.000 détenus d'opinion d'Egypte lors de la COP27. La militante écologiste Greta Thunberg leur a exprimé sur Twitter sa solidarité alors que Human Rights Watch (HRW) a affirmé que les participants à la COP27 seraient étroitement surveillés. "Les autorités ont imposé l'installation de micros et de caméras dans tous les taxis", indique l'ONG. Quant à l'application qu'elles proposent pour la COP27, "elle demande un accès à la caméra, au micro et à la localisation du téléphone, des données pouvant être communiquées à une tierce partie", ajoute HRW. Une semaine avant la COP27, les militants s'étaient insurgés contre l'arrestation le 31 octobre du militant indien du climat Ajit Rajagopal. Alors qu'il entamait une marche symbolique du Caire à Charm el-Cheikh, il a été appréhendé et brièvement détenu, ainsi que l'avocat venu le défendre.
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