Pape Alé Niang, qui dirige le site d'informations privé Dakar Matin, est célèbre au Sénégal pour ses chroniques régulières sur l'actualité. Il a été arrêté puis placé en garde à vue dimanche à 14H00 (locales et GMT) au commissariat central de Dakar pour trois "infractions", a déclaré à l'AFP son avocat Ciré Clédor Ly. La police lui reproche d'"avoir porté à la connaissance du public une information dont la divulgation est de nature à nuire à la défense nationale et des actes et manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles". La troisième infraction est relative à "une violation du secret professionnel", selon Me Ly qui a dénoncé "une montagne d'hérésies, des intimidations et une tentative de museler la presse". La Coordination des associations de presse (CAP), qui regroupe des organisations de la presse locale, a affirmé qu'elle allait "apporter toute l'assistance requise" au journaliste, dans un communiqué. L'arrestation de Pape Alé Niang avait été annoncée par des médias locaux et la CAP avant d'être confirmée à l'AFP par une source policière. Celle-ci n'en a pas précisé la raison. Selon la presse locale, l'arrestation survient après des publications du journaliste ces derniers jours sur les accusations de viols visant le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko. M. Sonko, 48 ans, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024, a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, après avoir été visé en février 2021 par une plainte d'une employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser pour, selon lui, soigner un mal de dos. Il a été auditionné jeudi pour la première fois dans cette affaire par un juge d'instruction à Dakar, une affaire très suivie dans le pays. Par ailleurs, une vidéaste du site d'information Buur News, Fatou Dione, a été victime de "violence policière" samedi lors d'une manifestation interdite à Dakar, a dénoncé la CAP dans un communiqué. La journaliste s'est "évanouie au moment où les forces de l'ordre sont venues l'évacuer avec une brutalité inouïe", a ajouté la CAP. Une vingtaine de personnes arrêtées samedi après-midi, lors de cette manifestation interdite par le préfet de Dakar, étaient toujours en détention dimanche, selon la presse. La manifestation, à l'initiative d'un collectif formé notamment d'activistes, visait à réclamer la libération de "détenus politiques", des personnes en prison depuis plusieurs semaines et présentées dans la presse comme proches de l'opposition. Le Sénégal occupe la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2022 par l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
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