Le gouverneur de la région de Tombouctou, Bakoun Kanté, a délivré une "attestation de reconnaissance" à Houka Houka Ag Alhousseini pour "service rendu en faveur du retour de la paix et du vivre ensemble", montre une liste de chefs de village, d'imams ou de cadis (juges islamiques) distingués à l'occasion d'une "journée nationale des légitimités traditionnelles". La liste obtenue par un correspondant de l'AFP est datée du 9 novembre. Houka Houka Ag Alhousseini, président du tribunal islamique de Tombouctou pendant la période où les islamistes d'Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique contrôlaient la ville, arrêté en 2014 puis libéré, a repris ses activités d'enseignement et de consultation sur les affaires religieuses. Il est honoré en tant que cadi de Zoueliya dans le cercle de Goundam, à environ 90 km de Tombouctou. Il demeure une personnalité écoutée. Houka Houka Ag Alhousseini a fait parler de lui dernièrement à travers une lettre adressée au gouverneur et énonçant des conditions pour une réouverture des nombreuses écoles fermées sous la pression des jihadistes. Les jihadistes qui exercent une forte emprise dans les brousses de Tombouctou considèrent ces écoles comme des lieux de dépravation. Houka Houka Ag Alhousseini conditionne la réouverture des écoles à une stricte séparation des garçons et des filles, au port de vêtements conformes à l'islam et à l'enseignement de l'arabe et du Coran. Les quelques mois de contrôle exercé par les jihadistes sur Tombouctou de mi-2012 jusqu'à la libération de la ville par les forces françaises et maliennes début 2013 ont été marqués par des abus commis au nom de la loi islamique et la destruction des lieux saints. Houka Houka Ag Alhousseini Houka a été arrêté le 17 janvier 2014 et remis aux Maliens par les Français. Il a été libéré par les autorités maliennes le 15 août 2014, en même temps que des dizaines d'autres, au titre de mesures dites "de confiance" prises lors de négociations entre l'Etat et certains groupes armés, indique le rapport de 2020 d'une commission d'enquête de l'ONU. Le rapport le cite nommément comme l'une des personnes relâchées bien que "formellement accusées de faits susceptibles de constituer des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre ou d'autres graves abus des droits de l'homme". Il le présente comme faisant partie des organisations radicales qui avaient gouverné Toumbouctou. Depuis juillet 2019, il fait l'objet de sanctions de l'ONU pour ses agissements faisant obstacle ou menaçant la mise en oeuvre d'un important accord de paix conclu en 2015 avec un certain nombre de groupes armés. Le Mali est en proie à l'expansion jihadiste depuis 2012. Le pays est gouverné depuis 2020 par des colonels qui ont pris le pouvoir par la force.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.