Ce petit Etat d'Afrique centrale au régime des plus fermés et des plus autoritaires au monde, est dirigé depuis plus de 43 ans par le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui vient être réélu pour un sixième septennat et détient le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d'Etat encore vivant, hors monarques. "J'ai retrouvé la liberté il y a une minute", "je sais très bien que je le dois à l'intervention de nombreuses personnalités, institutions et organismes, merci beaucoup", a écrit en soirée dans un message à l'AFP M. Elo Ayeto, coordinateur de l'ONG équato-guinéenne de défense des droits humains Somos+ Sociedad Civil. "On nous reproche d'avoir tenu une réunion illégale et clandestine (...), sans autorisation du gouvernement", a-t-il expliqué, assurant avoir été informé qu'"il n'y aura pas de poursuites judiciaires". "Je n'ai pas subi de tortures mais mon arrestation a été violente" et "les conditions de détention mauvaises", a-t-il conclu. Il avait été arrêté samedi pour "avoir organisé une conférence sur les droits de l'Homme et la corruption en Guinée équatoriale, sans autorisation officielle" à l'occasion de la journée internationale des droits humains, avait annoncé à l'AFP un peu plus tôt son avocat, Angel Obama Obiang Eseng. Sollicitées par l'AFP sur cette arrestation, les autorités n'avaient pas donné suite en début de soirée. Ex-membre de Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), seul parti d'opposition qui ne soit pas interdit par Malabo et dont il a été exclu il y a un an, M. Elo Ayeto avait déjà été arrêté et inculpé en février 2019 pour "tentative d'assassinat" sur le président Obiang, avant une requalification des chefs pour "diffamation et menaces visant le président de la République". Il avait été remis en liberté sans avoir été jugé après un an de détention, sur ordre du chef de l'Etat. Fin septembre, Anacleto Micha Nlang, co-fondateur de Guinea También es Nuestra (La Guinée est aussi à nous), une association de défense des droits humains interdite, avait également été arrêté et demeure à ce jour en détention préventive, sans inculpation, du moins connue. Peu avant la réélection de M. Obiang avec 94,9% des suffrages le 20 novembre, le pouvoir avait lancé une vaste campagne d'arrestations dans l'opposition et la société civile au motif, selon lui, qu'il avait déjoué un "complot" en vue de commettre des attentats, accusations contestée par l'opposition et les ONG.
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