L'Egypte, qui entendait briller sur la scène diplomatique internationale avec ce sommet, est, après une semaine de COP27, sous le feu des critiques des défenseurs des droits humains, tant pour sa répression de l'opposition depuis des années que pour sa gestion de la liberté de manifester et de s'exprimer à la COP27. Depuis le début du sommet à Charm el-Cheikh le 6 novembre, de nombreux militants se sont plaints d'"interrogatoires", de "filatures" et des conditions draconiennes imposées à l'organisation de manifestations. Berlin, qui a accueilli dans son pavillon à la COP27 un panel remarqué sur les droits humains, est en pointe des protestations. "La délégation allemande a porté plainte parce qu'elle s'est sentie surveillée", a indiqué lundi une source diplomatique allemande à l'AFP. "Il y a eu des discussions avec la partie égyptienne." Waël Aboulmagd, le représentant de la présidence égyptienne de la COP27, a jugé ces accusations "ridicules". "Les gens auxquels nous parlons, surtout des pays en développement, sont fatigués de ces tentatives de détourner l'attention de façon intentionnelle des problèmes climatiques", a-t-il ajouté devant la presse. Sur la télévision allemande ZDF, Liane Schalatek, à la tête de la Heinrich Boell Foundation à Washington, s'est dite "surveillée et beaucoup moins à l'aise qu'à toutes les COP précédentes". "Quand on réserve une salle pour des réunions de discussions de la société civile, les caméras du soutien technique sont toujours braquées sur les visages des participants", a-t-elle rapporté. "C'est inhabituel et inutile (...) et on ne peut pas écarter la possibilité que tout soit enregistré." Déjà Human Rights Watch (HRW) s'était inquiété que l'application COP27 des autorités égyptiennes puisse enregistrer les informations des téléphones des participants. L'ONG avait également fait état de l'installation de caméras dans des centaines de taxis de Charm el-Cheikh, "connectées" au ministère de l'Intérieur. La société civile en Egypte s'est particulièrement émue du traitement réservé à Sanaa Seif, la soeur d'Alaa Abdel Fattah, un détenu politique en danger de mort après sept mois de grève de la faim. Elle a été prise à partie deux fois à la COP27 par des figures prorégime, dont un député qui a dû être exclu par la sécurité de l'ONU.
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