Le Dr Tedros, originaire du Tigré, a révélé à la fin d'une conférence de presse avec l'association des correspondants des Nations unies qu'il avait été sur le point d'annuler la rencontre "car c'était un moment difficile pour moi". "J'ai appris que mon oncle avait été assassiné par l'armée érythréenne", a-t-il déclaré aux journalistes. "J'ai parlé à ma mère et elle était vraiment dévastée, parce que c'était le plus jeune de leur famille et qu'il avait presque le même âge que moi", a-t-il poursuivi. "Je n'étais donc pas en forme". "Il n'était pas seul. Dans le village, lorsqu'ils l'ont tué chez lui, plus de cinquante personnes dans le même village ont été tuées. Arbitrairement", a-t-il dénoncé. "J'espère que l'accord de paix va tenir et que cette folie va cesser", a ajouté le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), âgé de 57 ans. Les combats ont débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale arrêter les dirigeants de cette région du nord du pays qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales. Le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré ont signé le 2 novembre à Pretoria un accord prévoyant notamment une cessation des hostilités, le retrait et le désarmement des forces tigréennes, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès à cette région plongée dans une situation humanitaire catastrophique. Cet accord ne fait cependant pas mention de la présence au Tigré de l'armée de l'Erythrée, qui a apporté une aide décisive aux troupes éthiopiennes, ni de son éventuel retrait. Le bilan de ce conflit jalonné d'exactions, qui s'est déroulé largement à huis clos, est inconnu. Le think tank International Crisis Group et l'ONG Amnesty international le décrivent comme "un des plus meurtriers au monde". Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a dirigé le Bureau régional de la santé du Tigré avant de devenir ministre éthiopien de la Santé de 2005 à 2012, a maintes fois appelé à la paix et à un accès humanitaire sans entraves au Tigré. Lors d'une conférence de presse le 2 décembre, il avait exprimé son inquiétude concernant des zones toujours sous le contrôle des troupes érythréennes.
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