"Nous avons actualisé notre contribution" nationale déterminée (NDC), document qui liste les engagements de réduction d'émissions d'un pays aux termes de l'accord de Paris sur le climat, a annoncé le ministre de l'Environnement, Murat Kurum dans un discours en séance plénière à la conférence climat de Charm el-Cheikh. Cette NDC est "en adéquation avec notre cible de neutralité carbone à 2053" et "revoit à la hausse de 21% à 41% sa cible de réduction des émissions d'ici à 2030" par rapport au niveau qu'elles auraient atteint cette même année si la Turquie maintenait son rythme actuel d'émissions, a-t-il indiqué. "Nos émissions atteindront leur pic au plus tard en 2038", a poursuivi le ministre sans donner plus de précisions sur ces nouveaux engagements de la Turquie, 10e émetteur mondial de gaz à effet de serre. "Nous allons engager des processus de transformation en profondeur dans tous les domaines liés au climat tels que l'industrie, l'énergie, les transports, les bâtiments, le secteur des déchets, les puits de carbone et les transports propres", a-t-il conclu. La nouvelle NDC de la Turquie, qui actualise la précédente datant d'octobre 2021, ne figurait pas encore mardi au registre des contributions tenue par l'ONU-climat. Mais selon des ONG, vu le rythme actuel d'augmentation des émissions du pays, cette diminution par rapport à un scénario "où rien ne change", aboutit finalement à une hausse nette certes réduite, mais tout de même de 31% par rapport aux niveaux actuels. Pour Oyku Senlen, du groupe de réflexion E3G, "la Turquie rate l'occasion d'établir des trajectoires de décarbonation solides et d'afficher une action climatique ambitieuse tout en augmentant sa sécurité énergétique" et son objectif actualisé "est loin d'être aligné sur la trajectoire de +1,5°C," de réchauffement maximum, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris. "L'objectif de zéro émission nette pour la Turquie en 2053, annoncé par notre président en septembre 2021, s'avère aujourd'hui être un rêve totalement irréalisable", a ajouté dans un communiqué Guven Sak, directeur de la Fondation pour la recherche en politique économique de Turquie. "Nous aimerions pouvoir accueillir la COP31 en 2026," a par ailleurs dit M. Kurum. La tenue des conférences sur le climat de l'ONU tourne selon des zones géographiques mais l'organisation peine parfois à trouver des pays hôtes pour ces événements qui réunissent plus de 40.000 personnes sur deux semaines.
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