Patron du site d'informations en ligne "Dakar Matin", Pape Alé Niang a été arrêté le 6 novembre avant d'être inculpé le 9 novembre pour "divulgation d'informations non rendues publiques par l'autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale", "recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques". Il est incarcéré près de Dakar. Selon les syndicats de la presse, les autorités lui reprochent d'avoir diffusé des messages confidentiels sur le dispositif sécuritaire autour de l'interrogatoire de l'opposant Ousmane Sonko le 3 novembre dans une affaire de viols présumés, et d'avoir appelé à descendre dans la rue. Le placement de Pape Alé Niang sous mandat de dépôt a suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile contre la présidence de Macky Sall. "Libérez Pape Alé Niang", ont scandé les manifestants réunis au siège de la Maison de la presse à l'appel de la Coordination des associations de presse (CAP), un collectif de syndicats de la profession. "Les journalistes sont en danger. Ce qui est arrivé à Pape Alé Niang peut arriver à chacun d'entre nous", a déclaré Mme Nina Penda Faye parmi les orateurs. Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a assuré que "la liberté de la presse n'est pas en danger" au Sénégal, dans un entretien accordé à TV5 Monde. "Il y a des droits et des devoirs pour les journalistes. Accuser des personnes à tort, diffuser des fausses nouvelles et des documents classés secret défense, saper le moral des troupes militaires, ça ne se fait pas", a-t-il dit. Le Sénégal est 73e sur 180 au classement Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse, en recul de 24 places en 2022 par rapport à l'année précédente.
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