La question des "pertes et dommages", inscrite officiellement à l'agenda de la conférence de l'ONU sur le climat à Charm el-Cheikh, continue de diviser les pays du Sud, qui réclament l'établissement rapide d'un fonds dédié, et ceux du Nord, globalement hostiles. Signe que la question n'a pas avancé à la veille de la fin officielle de la COP, le document de travail en vue d'une déclaration finale, que la présidence égyptienne a fait circuler jeudi, ne mentionne rien de concret sur ce point. La ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, a réclamé "au strict minimum une déclaration politique d'intention" sur un fonds au nom du "principe pollueur-payeur". S'exprimant au nom du puissant groupe G77+Chine, qui regroupe plus de 130 pays, elle a estimé lors d'une conférence de presse que "retarder la justice climatique serait un déni de justice". Elle n'a toutefois pas menacé de claquer la porte des négociations, estimant que cela serait "prématuré". Le ministre de l'Environnement d'Antigua-et-Barbuda, Molwyn Joseph, a également réclamé à ses côtés une "décision sur l'établissement d'un fonds pour les pertes et dommages". "C'est le minimum qui peut être accepté à cette heure", a ajouté le représentant de l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis). Et un échec à aboutir à cette COP représenterait "une trahison de ceux qui travaillent si dur pour nettoyer l'environnement et se battent pour l'humanité". "Je suis frustré du fait que les engagements politiques n'aient pas encore été traduits en actions politiques pour que nous puissions établir un fonds destiné à porter assistance aux victimes d'inondations et tornades", a-t-il insisté. Le ministre sénégalais de l'Environnement Alioune Ndoye, qui s'exprimait au nom du bloc des pays moins avancés, a exprimé la même impatience. "Dans un contexte d'urgence climatique nous ne pouvons plus accepter que les décisions que nous devons prendre aujourd'hui soient renvoyées aux calendes grecques", a-t-il lancé. "Les pertes et dommages sont un cercle vicieux qui doit être brisé. Le lieu pour le faire c'est ici. Le temps pour le faire c'est maintenant à cette COP27", a-t-il martelé.
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