La décision a été adoptée par consensus en assemblée plénière sous un tonnerre d'applaudissements, en clôture de la conférence climat annuelle de l'ONU, à Charm el-Cheikh en Egypte. Elle souligne le "besoin immédiat de ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates pour aider les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables" aux impacts "économiques et non-économiques" du changement climatique. Parmi ces modes de financements possibles figure explicitement la création d'un "fonds de réponse aux pertes et dommages", une revendication forte des pays en développement, qui ont fait bloc sur ce dossier. Les modalités de mise en oeuvre de la décision, et donc du fonds, devront être élaborées par un comité spécial pour adoption à la prochaine COP28, fin 2023 aux Emirats arabes unis. La question des "pertes et dommages", plus que jamais au centre des débats après les inondations dévastatrices qui ont récemment frappé le Pakistan et le Nigeria, a bien failli faire dérailler la COP27. Elle n'a été mise à l'ordre du jour qu'au tout dernier moment, après de longues réticences des pays riches, et à la condition que la question d'éventuelles responsabilités juridiques ou dédommagements soit écartée. Les pays développés se sont ensuite longuement opposés à toute idée de fonds dédié. Finalement, l'Union Européenne a fait jeudi, veille de la clôture prévue de la conférence, une offre acceptant un fonds, à condition qu'il soit réservé aux pays "particulièrement vulnérables", ce qui exclurait des bénéficiaires les pays en développement ayant connu une forte croissance de leur richesse, comme la Chine. Cette mention figure en effet dans la résolution adoptée mais pas directement concernant le fonds. L'UE souhaitait également que soit mentionnée un élargissement de la "base de contributeurs", ce qui permettrait d'y inclure la Chine. Mais cette éventualité devra être discutée par le comité et fera certainement l'objet d'âpres débats. Les Etats-Unis, première puissance économique et pollueur historique mondial, et la Chine sont restés publiquement très discrets sur ce dossier. Mohamed Adow, directeur de l'ONG Power Shift Africa, ardent défenseur du fonds, s'est félicité de cette adoption: "Au début de ces pourparlers, les pertes et dommages n'étaient même pas à l'ordre du jour. Et maintenant nous entrons dans l'histoire".
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