Le Premier ministre, Patrice Trovoada, avait annoncé le 25 novembre que l'armée avait déjoué une tentative de coup d'Etat dans ce petit archipel lusophone très pauvre du golfe de Guinée, modèle de démocratie parlementaire en Afrique. Quatre assaillants avaient été capturés après six heures d'échanges de tirs au quartier général de l'armée dans la capitale Sao Tomé, ainsi que deux "commanditaires" arrêtés plus tard chez eux, dont l'ex-président de l'Assemblée nationale sortante et opposant Delfim Nevès, avait annoncé le chef du gouvernement. Le même jour, de nombreuses photos et vidéos, non authentifiées par l'AFP, circulaient abondamment sur les réseaux sociaux. Elles prétendaient montrer des actes de torture, et des interrogatoires musclés de trois des assaillants et de l'un des "commanditaires" présumés, Arlécio Costa, opposant et ancien mercenaire, par des hommes en treillis militaires. Puis d'autres images prétendaient montrer les quatre mêmes hommes décédés. Deux jours plus tard, l'armée annonçait que trois des quatre assaillants avaient été tués dans une "explosion", sans plus de détails, qu'Arlécio Costa avait péri "en sautant d'un véhicule", et que 12 militaires ayant "participé" à la tentative de putsch avaient été arrêtés. Le parquet général avait alors annoncé l'ouverture de deux enquêtes: l'une sur l'attaque du QG de l'armée, et l'autre sur "des actes cruels et inhumains", présumés commis par des militaires sur des hommes accusés par le Premier ministre d'être les commanditaires du "coup d'Etat". Dans un communiqué, le procureur général a indiqué que neuf personnes "ont été placées en détention provisoire", dont "six militaires", poursuivis pour "meurtre et torture" dans le cadre de la deuxième enquête sur les "décès survenus à l'intérieur des installations militaires". Il précise que 17 autres personnes sont également détenues, mais "soumises à des mesures coercitives moins sévères". Début décembre, Patrice Trovoada avait évoqué des "exécutions extrajudiciaires" après la "tentative" de putsch. "Après la fin de l'opération, des heures après, il y a eu ce que nous pensons être des exécutions extrajudiciaires, l'exécution de personnes qui étaient des témoins clé" et "les personnes placées sous la responsabilité des Forces armées ne peuvent pas mourir, elles sont en détention", avait-il déclaré.
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