"Le ministère de la Justice et des services correctionnels est sommé de placer le requérant sous liberté conditionnelle", a déclaré le juge Raymond Zondo, président de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, lors d'une audience retransmise à la télévision. La libération doit intervenir dans les dix jours. Chris Hani, leader communiste et haut dirigeant de la branche armée du Congrès national au pouvoir (ANC), avait été abattu dans l'allée de son garage le 10 avril 1993 par l'immigré polonais lié à l'extrême droite blanche afrikaner, Janusz Walus. A l'époque, de délicates négociations avec le pouvoir blanc en vue des premières élections démocratiques dans le pays, sont en cours. L'assassinat exacerbe les tensions raciales et provoque de violentes émeutes dans les townships d'une Afrique du Sud secouée par les derniers soubresauts du régime raciste. Dans un vibrant discours télévisé, Nelson Mandela appelle au calme. Janusz Walus, aujourd'hui âgé de 69 ans, est condamné à mort pour assassinat. La peine de mort est abolie avec l'avènement de la démocratie dans le pays en 1994 et sa condamnation est transformée en réclusion criminelle à perpétuité. En 2016, un tribunal lui avait déjà accordé une libération anticipée. Mais cette décision, critiquée par le parti historique au pouvoir, l'ANC, est cassée l'année suivante. Janusz Walus est éligible à la liberté conditionnelle depuis une vingtaine d'années. Ses demandes précédentes ont toutes été rejetées. La mort de Chris Hani, au Panthéon des héros de la lutte anti-apartheid, est commémorée chaque année par l'ANC. Sa famille s'est toujours opposée avec véhémence à la remise en liberté de son assassin.
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