Les Masaï de Loliondo s'opposent aux autorités tanzaniennes, qu'ils accusent de vouloir les expulser d'une partie de leur zone d'habitat historique dans le nord de la Tanzanie pour en faire une zone réservée aux safaris et à des chasses privées, ce que le gouvernement dément. Le gouvernement affirme vouloir protéger des activités humaines 1.500 km2 sur les 4.000 km2 de cette région située non loin du parc du Serengeti, laissant 2.500 km2 aux bergers massaï. En juin, un policier avait été tué lors de confrontations avec la communauté massaï locale au cours d'une opération de pose de "balises" séparant les zones d'habitat humain et d'animaux sauvages. Vingt-cinq manifestants avaient été inculpés de meurtre, dont un avait été libéré depuis. Mardi, les 24 accusés "ont été libérés", a annoncé à l'AFP Yonas Masiaya, un de leurs avocats, ajoutant que "le parquet a déclaré (qu'il) n'avait pas l'intention de poursuivre l'affaire". "Il n'y avait aucune preuve tangible pour justifier leur poursuite", a-t-il estimé. Un autre avocat de la défense, Jebra Kambole, a déclaré à l'AFP: "Nous sommes heureux qu'ils soient enfin libres". "Ces personnes ont été détenues avant même les enquêtes et sont restées en détention (...) sans raison claire", a-t-il déclaré. En septembre, la communauté massaï a déposé plainte contre le gouvernement tanzanien, contestant sa décision de "baliser" des terres pour protéger la faune. La Tanzanie a historiquement permis aux communautés comme les Massaï de vivre dans les réserves naturelles et parcs. Mais la population et ses troupeaux y ont fortement augmenté ces dernières années. Les autorités ont lancé des programmes de relocalisation notamment hors de la célèbre réserve voisine de Ngorongoro, cratère classé au patrimoine de l'Unesco. Ces relocalisations sont volontaires, selon le gouvernement. En juin, les experts de l'ONU s'étaient dits "préoccupés par les projets de la Tanzanie visant à déplacer près de 150.000 Massaï de Ngorongoro et de Loliondo sans leur consentement libre, préalable et éclairé". En 2009, des milliers de familles massaï ont été déplacées de Loliondo pour permettre à une société de safari émiratie, Ortelo Business Corporation, d'y organiser des expéditions de chasse. Le gouvernement a annulé cet accord en 2017, après des accusations de corruption.
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