M. Ramaphosa, 70 ans, a le soutien de plus de la moitié des branches du Congrès national africain (ANC), a annoncé mardi le parti à son siège de Johannesburg.Le mouvement au pouvoir depuis l'avènement de la démocratie en 1994 doit se réunir du 16 au 20 décembre pour le vote final et désigner son prochain leader.
Cette échéance est capitale pour les élections de 2024: celui qui émergera vainqueur deviendra vraisemblablement chef de l'Etat à l'issue des élections générales de 2024, si toutefois l'ANC remporte le scrutin.Le parti de Nelson Mandela, confronté à un désamour grandissant, est passé pour la première fois de son histoire sous la barre des 50% l'an dernier lors d'élections locales.
Sur un total de 3.982 branches de l'ANC réparties dans les neuf provinces du pays, 2.037 ont appelé à ce que Cyril Ramaphosa, 70 ans, reste chef de parti.Un seul autre candidat a été désigné: l'ex ministre de la Santé Zweli Mkhize, avec le soutien de 916 branches.
Un temps pressenti pour succéder un jour à M. Ramaphosa, l'homme politique de 66 ans, encensé pour son action contre la pandémie de Covid, était tombé en disgrâce et avait été contraint à quitter le gouvernement en août 2021 après des accusations de corruption.
Selon le représentant de la commission électorale de l'ANC, Chief Matsila, le nom du prochain président de l'ANC devrait être connu à l'issue de la journée du 16 décembre.
- "Campagne efficace" -
Depuis plusieurs mois, M. Ramaphosa est empêtré dans un scandale autour d'une sombre histoire de cambriolage en 2020 dans une exploitation agricole lui appartenant à Phala Phala, dans le nord du pays.Il est accusé d'avoir dissimulé à la police et au fisc l'incident au cours duquel de mystérieuses sommes d'argent en liquide ont été retrouvées cachées dans du mobilier.
Le chef d'Etat a dénoncé une manœuvre politique, soutenant que l'argent trouvé provenait de la vente de bétail.A plusieurs reprises, il a été attaqué sur le sujet lors de sessions houleuses de questions à l'Assemblée.
Successeur de Jacob Zuma, poussé à la démission en 2018 après une série de scandales, M. Ramaphosa est attendu sur le front de la corruption qu'il a juré d'éradiquer.
"Bien qu'il ait été confronté à une baisse de popularité au fil du temps, sa campagne a été la plus efficace jusqu'à présent", souligne auprès de l'AFP l'analyste politique indépendante Pearl Mncube.
Et "en dépit du scandale de la ferme de Phala Phala, Cyril Ramaphosa est toujours en position de force pour une réélection", estime Sithembile Mbete, de l'Université de Pretoria.
Un rapport très attendu d'une commission indépendante désignée par le Parlement pour examiner l'affaire doit être débattu par les députés le 6 décembre, soit dix jours avant l'ouverture de la conférence de l'ANC.
Ses conclusions pourraient mener à un vote pour la destitution du chef de l'Etat.Mais la procédure aurait toutefois peu de chances d'aboutir.Elle requiert un vote à la majorité des deux tiers à l'Assemblée où l'ANC de Cyril Ramaphosa détient une confortable majorité.
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