Les présidents du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, ainsi que des dirigeants du Niger et du Mali, ont ainsi rencontré à Accra des représentants de l'Union européenne, de la Grande-Bretagne et de la France. Lancée timidement en 2017, l'Initiative d'Accra vise à intensifier les efforts régionaux pour faire face à la menace croissante des violences jihadistes, qui gangrènent le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et pourraient s'étendre aux pays côtiers. Ces derniers mois, l'Initiative a pris une plus grande importance du fait de la multiplication des attaques au Bénin et au Togo, mais aussi à la suite d'un intérêt croissant des partenaires occidentaux qui cherchent à redéfinir leur stratégie dans la région, au moment où les relations se sont largement dégradées avec la junte malienne, désormais proche de Moscou. La dégradation de la sécurité au Sahel "menace d'engloutir toute la région de l'Afrique de l'Ouest", a prévenu le président ghanéen Nana Akufo-Addo à l'ouverture de cette réunion. "Les groupes terroristes, enhardis par leur succès apparent dans la région, sont à la recherche de nouveaux terrains d'opération, un développement qui a entraîné une évolution de la menace vers le sud", a-t-il affirmé. "Depuis des années, nous parlons du risque de contagion de la menace terroriste du Sahel aux États côtiers. Aujourd'hui, ce n'est plus un risque, c'est une réalité", a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel, lors du sommet. A l'issue de ce sommet, les dirigeants ouest-africains n'ont fait aucune annonce majeure, selon le communiqué final transmis à l'AFP. Ils ont cependant noté "les engagements des partenaires" à soutenir leur Initiative et "recommandé que des actions concrètes, notamment en terme de financement, soient prises pour soutenir les pays sévèrement touchés par le terrorisme". Les violences jihadistes au Sahel ont débuté en 2012 au Mali, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés. Elles se sont étendues au Burkina Faso et au Niger voisins. Le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo font désormais face à la menace croissante de combattants du groupe État islamique (EI) et d'Al-Qaïda, implantés au Niger et au Burkina Faso, et qui multiplient désormais les attaques sur leur territoire. L'inquiétude grandit quant à de possibles recrutements locaux. Ce sommet s'est tenu au moment où plusieurs partenaires ont annoncé le retrait de leurs troupes dans le maintien de la paix au Mali. Les Casques bleus sont présents au Mali depuis 2013 mais les relations de la mission onusienne avec les autorités maliennes se sont dégradées, conduisant à l'annonce du retrait des contingents égyptien, ivoirien et britannique notamment. La semaine dernière, le Royaume-Uni a annoncé vouloir "rééquilibrer" son déploiement dans la région, sans donner davantage de détails. La France a achevé en août le retrait de ses troupes qui opéraient au Mali depuis près de dix ans. Mais Paris, qui déploie encore quelque 3.000 militaires au Sahel, s'est donné six mois pour finaliser sa nouvelle stratégie en Afrique.
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