Le camp attaqué se trouve seulement à quelques kilomètres de la capitale régionale, Gao. Un élu local de Tessit, localité d'où provenaient nombre des personnes regroupées dans le camp, ainsi que la télévision nationale ont fait état de 11 tués. L'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a confirmé ce chiffre. Les régions de Gao et de Ménaka plus à l'est sont le théâtre depuis mars d'une vaste offensive de l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Elle donne lieu à d'intenses batailles avec les groupes armés implantés dans ces immenses étendues désertiques, ainsi qu'au massacre de civils. Des dizaines de milliers de personnes ont fui les violences. Près de 60.000 déplacés ont été enregistrés rien qu'à Gao, indiquait en novembre un document onusien. Le camp de personnes déplacées de Kadji a été attaqué lundi soir par des hommes à moto, ont indiqué les différentes sources. "C'est terrible, ce qui s'est passé, a dit à l'AFP l'élu local. Déjà que la situation est compliquée pour nous, cela s'y ajoute encore; ça s'est passé dans le camp de déplacés où les gens de Tessit viennent s'entasser depuis qu'il y a des attaques chez nous". Il s'exprimait sous le couvert de l'anonymat pour sa sécurité. "Tous les abris ont été incendiés et tout le bétail sur place a été emporté", a dit dans un message transmis à l'AFP le représentant de l'UNHCR au Mali, Mohamed Touré. L'agence a apporté un soutien psychologique et social aux victimes, notamment aux femmes et enfants témoins des atrocités, a-t-il ajouté. Un commandant des opérations de l'armée dans la région, le colonel Famouké Camara, a décrit cette attaque comme un acte de représailles des jihadistes contre des jeunes auxquels ils avaient été confrontés en début d'année à Tessit et qui ont depuis trouvé refuge au camp de Kadji. L'aviation a survolé la zone et procédé à des frappes, a-t-il dit à la télévision nationale. De nombreuses sources rapportent une emprise grandissante des jihadistes sur les régions de Gao et Ménaka. Gao est tombée en 2012 sous le contrôle des rebelles indépendantistes, ensuite supplantés par les islamistes, chassés en 2013 par les armées française et malienne. Gao est considérée comme abritant suffisamment de forces pour ne pas craindre un assaut jihadiste.
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