Le monument commémorait Curt von Francois, un commissaire de l'armée sous la domination allemande dans ce pays d'Afrique australe, à qui l'on attribue la fondation de Windhoek, ce que des militants locaux ont contesté, mettant la pression sur la municipalité de la faire disparaître de l'espace public. La statue représentant la figure en pied de cet officier coiffé d'un chapeau à large rebord, aux moustaches opulentes et en veste militaire, une épée dans une main, a été enlevée par une grue. "Ce moment est un rappel à la dignité, notre ville a été purgée", a commenté auprès de l'AFP Hildegard Titus, militante du groupe "A Curt farewell" qui s'est mobilisé pour son enlèvement. Au-delà de l'aspect émotion, "il s'agit aussi d'exactitude historique". La municipalité a précisé qu'elle serait conservée au Musée de la Ville de Windhoek, où elle sera exposée avec une explication de son contexte historique, a précisé son conservateur Aaron Nambadi. Il fallait "corriger le faux récit selon lequel von Francois était le fondateur de la ville", a-t-il expliqué à l'AFP. En Namibie, l'Allemagne fut responsable de massacres de dizaines de milliers de personnes appartenant aux peuples indigènes Herero et Nama, entre 1904 et 1908. L'an dernier, après d'âpres et longues négociations, Berlin a annoncé reconnaître avoir commis un "génocide" dans ce territoire qu'elle a colonisé entre 1884 et 1915 et promis une aide au développement qui doit profiter aux descendants des deux tribus. Le mois dernier, la Namibie a demandé à renégocier les termes de l'accord.
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