Les détonations d'"armes lourdes et légères continuent à se faire entendre depuis le matin, il n'y a pas de repos", a déclaré à l'AFP Safari Haguma, secrétaire de la société civile de Bushuli dans le groupement Tongo, joint depuis Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. L'armée congolaise n'est pas présente dans ce groupement de Tongo, dans le territoire de Rutshuru, vers l'ouest. "Ceux qui voulaient partir aux champs pour chercher la nourriture n'ont pas pu le faire suite aux combats. Nous sommes dans la peur", a déclaré un autre habitant, Ntirenganya. "Il y a eu 13 morts côté M23 ("Mouvement du 23 mars") et nous avons enregistré 3 blessés. Dieu est de notre côté", a déclaré à l'AFP le général autoproclamé Dominique Ndaruhutse, commandant du groupe CMC/FDP (Collectif des mouvements pour le changement/ Forces de défense du peuple). "Nous avons pris les armes pour défendre l'intégrité territoriale de notre pays et jamais on acceptera d'être des esclaves" dans notre propre pays, a déclaré de son côté à l'AFP Jules Mulumba porte-parole de cette coalition qui rassemble plusieurs groupes armés. La coalition soupçonne le M23 de chercher à atteindre la localité de Bukombo et ainsi pourvoir foncer vers Kitshanga, une zone qui débouche sur Goma (à 125 km), ville de plus d'un million d'habitants. "Ils (M23) visent Kitshanga et Kilolirwe pour que Goma soit pris sans combats, on acceptera pas cette aventure. Tous les résistants patriotes de l'est sont mobilisés", a insisté ce porte-parole. Le M23 a conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, progressant jusqu'à quelques dizaines de kilomètres de Goma. Cette offensive a ravivé les tensions historiques entre la RDC et le Rwanda qu'il accuse de soutenir cette ancienne rébellion tutsi. Ce que Kigali dément. Sous la pression internationale, le M23 avait pris part, le 23 décembre, à une cérémonie en vue de remettre la ville de Kibumba à une force militaire régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est. Ce qui n'a pas encore été fait, selon l'armée congolaise qui, le lendemain, a qualifié de "leurre" cette initiative, affirmant plutôt que la rébellion renforçait ses positions ailleurs.
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