Dans un entretien avec le quotidien Le Figaro dans son édition de vendredi, le président Tebboune a appelé de ses voeux une "nouvelle ère" avec la France, six mois après la visite à Alger de son homologue français. Et annoncé à son tour une visite d'Etat en France en 2023. "Nous avons une certaine complicité" avec le chef de l'Etat français, a estimé M. Tebboune. "Je vois en lui l'incarnation d'une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays", a-t-il ajouté. "Nous avons une amitié réciproque. Certes nous avons eu, lui comme moi, des formules malheureuses, mais c'est la première fois me semble-t-il qu'il y a une telle relation de confiance entre nos deux pays". Paris et Alger avaient retrouvé le chemin d'un réchauffement de leurs relations à l'occasion d'un déplacement du président Macron en Algérie en août dernier. Les deux chefs d'Etat avaient relancé leur coopération dans une déclaration commune signée en grande pompe, ouvrant la voie notamment à un assouplissement du régime de visas accordés à l'Algérie, en échange d'une coopération accrue d'Alger dans la lutte contre l'immigration illégale. La question a empoisonné la relation bilatérale après que Paris a divisé par deux le nombre de visas octroyés à l'Algérie, jugée pas assez prompte à réadmettre ses ressortissants expulsés de France. Mais le dossier a été réglé il y a quinze jours lorsque la France a annoncé, par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, un retour à la normale de l'octroi de visas aux ressortissants algériens, après ceux de Tunisie fin août et du Maroc. En octobre, c'est la Première ministre française Elisabeth Borne, accompagnée d'une quinzaine de ministres, qui s'était rendue à Alger pour sceller cette réconciliation autour de projets économiques et d'un "partenariat renouvelé". La question mémorielle autour de la colonisation française (1830-1962) et la sanglante guerre de libération avait provoqué une grave brouille entre les deux pays à l'automne 2021, après des propos de M. Macron sur lesquels il avait ensuite fait amende honorable. "La France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l'Algérie de son complexe de colonisé", a relevé à cet égard le chef de l'Etat algérien, jugeant son pays "victime de préjugés tenaces, qui relèvent plus de l'ignorance que de la malveillance".
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