Menés depuis 2019, ces pourparlers se déroulent entre le gouvernement et plusieurs groupes rebelles n'ayant pas signé l'accord de paix de 2018, qui a mis fin à cinq ans d'une sanglante guerre civile (près de 400.000 morts et des millions de déplacés) entre les ennemis Salva Kiir et Riek Machar. Depuis un accord de cessez-le-feu de 2020, qui n'a pas été respecté, les discussions sont au point mort. Le ministre des Affaires présidentielles, Barnaba Marial Benjamin, a informé la communauté catholique Sant'Egidio, qui assure la médiation, de la décision du gouvernement dans une lettre en date du 21 novembre. "Alors que nous nous préparions à engager un dialogue sérieux avec le Groupe d'opposition des non-signataires du Soudan du Sud pour apporter une paix durable au peuple du Soudan du Sud, il a été porté à notre attention que ce groupe utilise ces pourparlers pour gagner du temps alors qu'il se prépare pour la guerre", écrit M. Benjamin. "Puisque cette utilisation de l'Initiative de Rome (...) est diamétralement opposée à notre point de vue, le gouvernement a pris la décision de suspendre jusqu'à nouvel ordre les discussions avec les Non-signataires", ajoute-t-il. Le gouvernement avait déjà annoncé en 2021 "mettre en pause" ces pourparlers, accusant notamment un de ces groupes, le Front national du salut (NAS), d'attaques meurtrières dans le sud du pays. En août, il s'était dit prêt à reprendre les discussions. Des contacts avaient été rétablis le mois dernier par l'équipe de médiation, ouvrant la porte à un retour des négociations. La coalition des groupes armés - dont le Front national du Salut (NAS), le Front uni du Soudan du Sud (SSUF) et le Real SPLM (le Véritable Mouvement populaire de libération du Soudan) - a annoncé en octobre abandonner son nom d'Alliance des mouvements d'opposition du Soudan du Sud (SSOMA) pour se faire appeler Groupe d'opposition des non-signataires du Soudan du Sud. Onze ans après son indépendance du Soudan en 2011, le plus jeune pays du monde est toujours en proie à l'instabilité et aux violences. L'accord de 2018 a prévu la création d'un gouvernement d'union nationale, formé en février 2020 avec Kiir au poste de président et Machar comme vice-président. Mais ce gouvernement est sous la menace d'incessantes luttes de pouvoir entre les deux rivaux, qui retardent la mise en application de l'accord de paix et alimentent la violence endémique et la crise économique qui minent le pays.
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