Fini la prison de Rikers Island. Vendredi, Dominique Strauss-Kahn a vu sa demande de remise en liberté surveillée accordée par le juge du tribunal de New-York. Il occupe désormais un appartement de Manhattan avec sa femme Anne Sinclair. Equipé d'un bracelet électronique, DSK est accompagné en permanence par un garde armé. Des caméras vidéos contrôlent ses moindres allers et venues. La justice américaine a également saisi tous ses documents de voyage pour éviter tout risque de fuite à l'étranger. Malgré ces conditions de surveillance draconiennes, cette décision du juge est une première victoire pour DSK et ses avocats. A nouveau en liberté, même très surveillée, il aura toute latitude pour consulter ses avocats et préparer sa défense. La prochaine audience a été fixée au 6 juin. Lors de cette audition, il devra plaider coupable ou non coupable des sept chefs d'accusation qui pèsent contre lui. S'il plaide coupable, il n'y aura pas de procès. S'il plaide non coupable, comme ses avocats l'ont suggéré, le procès aura bien lieu. La bataille entre les deux parties sera alors lancée. Témoignages, traces d'ADN dans la chambre, informations émanant des caméras de surveillance et des clés magnétiques du Sofitel : tout sera examiné de fond en comble. Discréditer celle qui accuse DSKDu déni catégorique à la relation sexuelle consentante, les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont en théorie plusieurs cartes en main pour le blanchir des accusations qui pèsent contre lui. Nul doute qu'ils s'appuieront sur l'image d'homme public respectable qu'entretenait DSK jusque là et qu'ils fouilleront le passé de la femme de ménage accusatrice. Ce travail d'enquête aurait même déjà commencé. Selon le New York Times, une agence de détectives privés, le "cabinet Guidepost solutions", a été engagée. Il s'agit d'une agence de sécurité et de renseignements aux moyens colossaux. Ses experts, réputés comme étant les meilleurs dans leur domaine, sont capables de mener toutes sortes d'investigations. La mission du cabinet consistera à trouver des failles, qui pourraient potentiellement discréditer celle qui accuse DSK. Le passé entier de Nafissatou Diallo sera passé au crible. Tout sera fouillé : son enfance, sa famille, son arrivée aux Etats-Unis, et surtout son rapport aux hommes. Il sera notamment question de savoir si la femme de chambre du Sofitel a déjà menti ou a déjà eu des aventures. Le moindre écart, même minime, sera utilisé contre elle. Un enquêteur serait même déjà parti en Guinée, le pays d'origine de la victime. Benjamin Brafman, l'un des deux avocats de DSK, se montre pour l'instant plutôt confiant dans la suite de la procédure. Interrogé par le quotidien israélien Haaretz sur les chances de son client, le ténor du barreau a répondu avec fermeté : « Il plaidera non coupable et, en fin de compte, il sera acquitté. » Benjamin ROGER
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