Les trois hommes, des ressortissants américains d'origine camerounaise, sont accusés d'avoir levé 350.000 dollars pour l'achat d'armes et de matériel de fabrication de bombes à destination des "forces de restauration" de l'Ambazonie, un groupe séparatiste qui opère dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun. Les fonds auraient aussi été utilisés dans des enlèvements commis par les séparatistes, dont ceux du cardinal Tumi et de Sehm Mbinglo, un chef coutumier de cette région secouée par des troubles. Les deux hommes avaient été libérés en l'espace de quelques jours. Le cardinal Christian Tumi, décédé en 2021, avait fréquemment cherché à opérer une médiation entre le gouvernement et les séparatistes, dans ce pays à majorité francophone. Les trois accusés ont été arrêtés lundi, selon le ministère américain de la Justice. Ils ont été inculpés d'association de malfaiteurs en vue de fournir un soutien matériel à des enlèvements et à l'usage d'armes de destruction massive dans un pays étranger. Chacun d'entre eux occupait un poste à haute responsabilité au sein d'une organisation qui soutenait et dirigeait le groupe séparatiste, selon la Justice américaine. Les trois accusés "ont sollicité et levé des fonds pour de l'équipement, des fournitures, des armes et du matériel explosif devant être utilisés dans des attaques contre du personnel, des forces de sécurité et la propriété du gouvernement camerounais, aux côtés d'autres civils supposés soutenir le gouvernement", a affirmé le ministère américain dans un communiqué. Ils ont aussi comploté avec des personnes au Cameroun pour kidnapper des civils dans le but d'obtenir des rançons, ajoute-t-il. Les fonds ont été levés grâce à des dons aux Etats-Unis et dans d'autres pays, précise le communiqué. Les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, peuplées principalement par les anglophones, sont le théâtre depuis cinq ans d'une guerre très meurtrière entre groupes armés indépendantistes et forces de l'ordre. ONU et ONG internationales accusent régulièrement les deux camps de crimes visant les civils. Le conflit a fait plus de 6.000 morts, et déplacé plus d'un million de personnes depuis fin 2016, selon l'International Crisis Group (ICG).
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