"Que justice soit faite ! Ça ne ramènera pas nos morts. Mais ce sera peut-être la lumière tant attendue au bout du tunnel", a lancé Valentine Juttner, l'une des dernières avocates à plaider jeudi, au terme d'une audience où de nombreux avocats avaient du mal à dissimuler leur émotion. "On l'a fait", a dit une avocate en pleurs en quittant la salle d'audience. Le procès, qui s'est ouvert le 5 septembre, entre dans la dernière ligne droite. Depuis le 23 novembre, une centaine d'avocats des victimes et des endeuillés (sur les quelque 150 représentant les 2.500 parties civiles constituées) ont plaidé devant la cour où sont jugés huit personnes, dont trois pour association de malfaiteurs terroriste. L'attentat commis au camion-bélier par le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, abattu par la police au terme de sa course meurtrière à bord d'un camion-bélier de 19 tonnes, a fait 86 morts dont quinze enfants et plus de 450 blessés, le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais. A la fin de l'audience, des avocats ont lu des mots prononcés par les plus de 260 endeuillés, rescapés ou proches de victimes venus témoigner à la barre du 20 septembre au 21 octobre. Une avocate a lu la lettre d'un homme qui a perdu son fils âgé de 10 ans le soir de l'attentat. "Relater les faits de l'assassinat de mon fils unique, Romain, âgé de 10 ans, devant la cour ou les médias, ne m'aurait apporté ni réconfort ni mon fils. Sachez simplement que, le 14 juillet 2016, avant de descendre admirer le feu d'artifice, Romain chantait la Marseillaise sous la douche. A seulement 10 ans, et avec toute son innocence, il avait pleinement conscience de son appartenance à la société française et faisait confiance au monde qui l'entourait", a écrit ce père endeuillé.
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