L'Otan met les moyens pour tenter d'en finir avec le régime Kadhafi

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BRUXELLES (AFP)

L'Otan intensifie sa tactique d'usure des forces loyales au colonel Kadhafi dans l'espoir d'en précipiter la chute, comme l'illustrent les bombardements violents de Tripoli dans la nuit de lundi à mardi et la décision franco-britannique d'envoyer des hélicoptères de combat.

"Le régime est devenu très apathique depuis 15 jours, il a perdu l'initiative militaire et semble même être sur la défensive, signe que nous sommes sur la bonne voie", a affirmé mardi à l'AFP un haut responsable militaire de l'Otan.

"On se dit qu'il faut accélérer, augmenter le rythme de nos opérations, pour que le fruit tombe tout seul", a-t-il ajouté, l'objectif étant que "fin juin, début juillet Kadhafi soit tombé".

Il n'empêche qu'après deux mois d'une campagne de bombardements lancée le 19 mars et passée sous commandement Otan début avril, les troupes rebelles, mal formées, mal encadrées, mal équipées, progressent peu et que le régime de Tripoli tient toujours.

Pour éviter un enlisement, avec ses conséquences diplomatiques imprévisibles et son impact sur les finances d'alliés déjà en proie à une crise budgétaire, l'Otan n'a pas le choix, selon ce haut responsable: il lui faut "accélérer son entreprise de destruction systématique de l'appareil militaire de Tripoli, avec pour objectif la neutralisation définitive des forces de Kadhafi".

La décision d'accentuer la pression sur le régime date d'il y a un mois, comme en témoignent les frappes répétées au coeur de Tripoli dont celle qui s'est soldée dans la nuit du 30 avril au 1er mai par la mort, non confirmée par l'Otan, d'un fils de Mouammar Kadhafi et de trois de ses petits-enfants.

Les raids de la nuit de lundi à mardi contre un parc de véhicules proche du complexe de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Kadhafi, vont dans le même sens.Ce ne sont pas les premiers ni les plus violents, a souligné un responsable allié, rappelant que le 13 mai, l'Otan avait bombardé 20 parcs d'engins blindés dans la région de la capitale.

"Les échéances se rapprochent", a souligné un diplomate allié.

Le mandat de l'Otan pour l'opération Protecteur unifié lui donne trois mois.Fin juin, les 28 alliés, dont beaucoup sont absents du théâtre d'opération, voire ont exprimé au départ leur opposition au principe même de l'intervention armée, comme l'Allemagne et la Turquie, devront faire un premier bilan de son action, avant de décider de sa prolongation éventuelle.

Dès les 8 et 9 juin, les ministres de la Défense de l'Otan auront l'occasion d'en débattre lors d'une réunion à Bruxelles.

D'ici là, la Russie, qui appuie un cessez-le-feu immédiat, et la Chine, sur la même ligne, sont à l'affût d'un faux pas des Occidentaux.Quant aux Etats-Unis, leurs réticences à jouer les premiers rôles signifient qu'il revient aux Européens de prendre leurs responsabilités.

Paris et Londres, pressés de sortir de l'affaire libyenne dès que possible, "refusent la perspective d'un engagement de longue durée", a souligné un diplomate allié.

D'où notamment leur décision, annoncée lundi par les autorités françaises, d'envoyer des hélicoptères de combat en Libye pour être en mesure d'effectuer des frappes plus précises que des chasseurs-bombardiers, sans mettre en danger les civils parmi lesquels les soldats de Kadhafi se cachent.

C'était déjà la raison pour laquelle des "dizaines de membres des forces spéciales des deux pays ont oeuvré à Misrata, afin de faciliter le ciblage" des troupes kadhafistes et empêcher la ville de tomber, a confié un officier allié.

Leur intervention --jamais reconnue par les deux pays concernés, ni par l'Otan-- a été efficace.La rébellion a réussi le 12 mai à briser l'encerclement des forces gouvernementales après plus de deux mois de siège.

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