Le complexe d'Olembé, dans le nord de la capitale, fait l'objet d'un litige entre le ministère et Magil Construction Corporation, filiale du groupe français Fayolle, en charge des travaux, qui accuse l'Etat de ne plus honorer ses factures depuis juillet 2021. Le projet prévoyait un stade omnisports de 60.000 places, une piscine, un gymnase ou encore des courts de tennis. Seul le stade a été achevé, in extremis, pour accueillir des matches de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2021 de football organisée par le Cameroun début 2022. Ce chantier avait été confié en 2015 au groupe italien Piccini qui avait entamé les travaux seulement 15 mois après en invoquant des "raisons administratives indépendantes" de sa volonté. Le gouvernement avait ensuite unilatéralement résilié son contrat avec Piccini, remplacé en 2020 par Magil. Ce dernier dénonce mercredi dans un communiqué des "manquements contractuels" du ministère, de nature à "mettre en péril le projet". "Magil et les sous-traitants du stade n'ont reçu aucun paiement de leurs factures" depuis juillet 2021, assure le constructeur qui dit avoir "mis en demeure" le ministère le 5 décembre 2022 "de régulariser ses obligations sous 30 jours pour éviter la résiliation du contrat", "correspondance (...) restée sans suite", selon lui. - Vifs débats - Dans un courrier interne au gouvernement le 3 janvier, qui avait fuité, abondamment repris par la presse locale et dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par son cabinet, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, accusait Magil de n'avoir achevé "aucune composante du complexe d'Olembé", après "deux ans de travaux et 42 milliards de francs CFA consommés" (environ 64 millions d'euros). Il ajoutait prendre acte "de la décision de Magil de résilier unilatéralement le contrat". Ce que conteste Magil dans son communiqué, qui réitère son engagement mais réclame "le respect des dispositions du contrat signé afin de s'acquitter du paiement des sous-traitants". Le feuilleton du stade d'Olembé, qui a déjà largement dépassé le budget initial, est régulièrement l'objet de vifs débats dans les médias, l'opposition parlant d'un vaste "scandale financier" dû à la "corruption". Le député d'opposition Jean-Michel Nintcheu dénonce dans un communiqué des "détournements massifs de deniers publics" par les autorités, alors que "plus de 250 milliards de francs CFA sont partis en fumée" et que "pratiquement tout est à refaire sur ce site". Son parti, le Social Democratic Front (SDF), y exhorte le président Paul Biya, qui dirige d'une main de fer le Cameroun depuis plus de 40 ans, "à décharger de leurs fonctions tous les ministres qui avaient en charge la gestion des fonds et des infrastructures de la CAN 2021".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.