"Je n'ai pas à demander pardon, ce n'est pas le sujet, le mot romprait tous les liens", explique-t-il dans un long entretien avec l'écrivain algérien Kamel Daoud à l'hebdomadaire français Le Point publié mercredi soir. "Le pire serait de conclure: +On s'excuse et chacun reprend son chemin+", dit-il. "Le travail de mémoire et d'histoire n'est pas un solde de tout compte", poursuit-il. "C'est, bien au contraire, soutenir que dedans il y a de l'inqualifiable, de l'incompris, de l'indécidable peut-être, de l'impardonnable", souligne-t-il. La question des excuses est au coeur de la relation bilatérale et des tensions récurrentes entre les deux pays. En 2020, l'Algérie avait fraîchement accueilli un rapport de l'historien français Benjamin Stora préconisant une série de gestes pour tenter de réconcilier les deux pays, tout en excluant "repentance" et "excuses". "J'espère d'ailleurs que le président Tebboune pourra venir en 2023 en France", relève par ailleurs Emmanuel Macron, afin de poursuivre "un travail d'amitié (..) inédit" après la visite que lui-même a effectuée en Algérie en août 2022. Interrogé sur la possibilité d'une cérémonie de recueillement du président algérien sur les sépultures des membres de la suite d'Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française, enterrés à Amboise, il a estimé que ce serait "un très beau et très fort moment" et qu'il le "souhaitait". "Je crois que cela fera sens dans l'histoire du peuple algérien. Pour le peuple français, ce sera l'occasion de comprendre des réalités souvent cachées", dit-il encore. AbdelKader (1808-1883) a été détenu à Amboise avec plusieurs membres de sa famille de 1848 à 1852.
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