Le précédent bilan communiqué par des officiers de l'armée et de la gendarmerie sous couvert de l'anonymat faisait état la veille d'au moins 12 soldats maliens tués lors de ces combats qui ont eu lieu entre Mopti et Ségou après plusieurs attaques menées contre l'armée avec des bombes artisanales. "Côté ennemi", l'armée malienne affirme avoir neutralisé "31 terroristes", dans un communiqué transmis à l'AFP. Les jihadistes du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affiliés à Al-Qaïda, ont de leur côté revendiqué une "double embuscade ayant visé des soldats maliens et des mercenaires du groupe Wagner dans la région de Mopti", dans un communiqué authentifié par l'ONG américaine SITE, spécialisée dans le suivi des groupes radicaux, consulté mercredi par l'AFP. La première attaque a été menée "avec une mine" sur la route entre Tenenkou et Macina lors de laquelle "un nombre indéterminé de soldats maliens et de mercenaires de Wagner ont été tués et blessés". Elle a été suivie d'un deuxième assaut "avec trois engins explosifs" entre Koumara et Macina dans lequel "cinq mercenaires de Wagner et sept soldats maliens ont été tués" et des dizaines d'autres blessés", selon l'organisation JNIM qui "reconnaît la mort de cinq martyrs". Certains pays accusent la junte au pouvoir au Mali d'avoir recours à la société privée para-militaire Wagner, réputée proche du Kremlin, ce que Bamako dément. Le Mali subit depuis 2012 une propagation de la mouvance jihadiste et une profonde crise multidimensionnelle, politique, économique et humanitaire. Le centre du pays est l'un des foyers de la violence qui a gagné les pays voisins, Burkina Faso et Niger, et s'étend vers le sud. Les colonels arrivés au pouvoir par un putsch en 2020 et confortés par un second coup de force en 2021 se sont détournés de l'ancien allié français et de ses partenaires, et tournés militairement et politiquement vers les Russes. La junte a lancé fin 2021 une opération concentrée sur le centre du Mali. Elle affirme avoir acculé les jihadistes à la fuite et à la défensive à travers le pays. Mais dans un rapport de son secrétaire général présenté mardi devant le Conseil de sécurité, l'ONU écrit au contraire que les conditions de sécurité ont continué de se détériorer entre juin et décembre 2022 dans le centre du Sahel, "en particulier au Burkina Faso et au Mali". "Au Mali, après le départ des forces internationales, les groupes armés ont avancé dans l'est du pays, prenant le contrôle de vastes zones frontalières avec le Niger", souligne le rapport.
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