M. Paluku parlait lors d'un point de presse au côté du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. L'armée avait accusé jeudi le M23 d'avoir massacré au moins 50 civils dans ce village du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), bilan que le gouvernement établissait le lendemain à "plus d'une centaine" de morts. Le mouvement rebelle a rejeté ces accusations et reconnu la mort de huit civils dans ce village, tués selon lui par des "balles perdues" lors de combats avec des miliciens. Pour expliquer les nouveaux chiffres en possession du gouvernement, MM. Paluku et Muyaya ont indiqué qu'ils provenaient de la société civile et d'une "organisation qui regroupe toutes les communautés" de la région. "Chaque communauté a pu recenser, à travers les antennes qui sont à Kishishe et environs, les personnes qui sont mortes", a expliqué M. Paluku, qui a été gouverneur de la province du Nord-Kivu de 2007 à 2019. "Une communauté à elle seule a plus de 105 personnes tuées", a précisé M. Paluku. "On a autour de 300 morts", a-t-il dit, en réponse à une question, "des gens qui sont connus, régulièrement habitants de Kishishe, qui n'ont rien à voir avec les FDLR (rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda), rien à voir avec des maï-maï" (miliciens communautaires), a-t-il affirmé. Dans son propos introductif, le ministre de l'Industrie a parlé de quelque "272 civils tués". Patrick Muyaya a évoqué 17 enfants parmi les morts, "selon les premiers éléments donnés". "Il y a des difficultés à recouper tous les chiffres", a-t-il dit, "la zone est sous occupation du M23". "Un travail de consolidation est en cours", a-t-il ajouté. Le M23, une ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013, a repris les armes en fin d'année dernière et conquis ces derniers mois de larges portions d'un territoire au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Kinshasa accuse le Rwanda de le soutenir, de l'armer et même de combattre à ses côtés, ce que Kigali dément.
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