"Le peuple veut ce que tu ne veux pas. A bas Saied", scandaient des militants parmi lesquels de nombreux sympathisants d'Ennahdha, qui dominait le Parlement avant que le président Saied ne s'empare de tous les pouvoirs le 25 juillet 2021. Arguant de l'ingouvernabilité du pays, M. Saied avait alors limogé son Premier ministre et gelé le Parlement. Depuis il a nommé un gouvernement mais dirige le pays par décrets. "Le coup d'Etat nous a ramené la famine et la pauvreté. Hier, l'épicier m'a donné juste 1kg de macaronis et un litre de lait. Comment je peux nourrir ma famille de 13 personnes avec ça", a dénoncé auprès de l'AFP Nouha, 50 ans, femme au foyer, interrogée dans la manifestation du FSN. Les Tunisiens, qui avaient en grande partie soutenu à l'été 2021 le coup de force de M. Saied, se montrent de plus en plus mécontents de la détérioration de leurs conditions de vie, avec une inflation supérieure à 10% qui grève leur pouvoir d'achat, et la pauvreté qui touche 20% des 12 millions d'habitants. Comme l'Etat très endetté a dû mal à financer l'importation des produits de base dont il a la responsabilité, les pénuries de lait, sucre, café et récemment de pâtes sont chroniques. Pour éviter des troubles, les deux principaux rassemblements, l'un de la coalition Front de salut national (FSN) et l'autre de partis de gauche étaient organisés à bonne distance, dans le centre-ville et encadrés par une imposante présence policière. En fin de matinée, un millier de protestataires du FSN, dont est membre le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, ont forcé des barrières de sécurité pour marcher vers la symbolique avenue Bourguiba, selon des journalistes de l'AFP.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.