Jonathan Geffroy, son épouse Latifa Chadli, tous deux âgés de 40 ans, comparaissent pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. La mère de M. Geffroy, Denise P., 59 ans, comparaît également devant la cour pour financement d'entreprise terroriste pour avoir envoyé plusieurs milliers d'euros à son fils quand il était en zone irako-syrienne. Seul accusé dans le box - son épouse et sa mère comparaissent libres sous contrôle judiciaire -, Jonathan Geffroy, cheveux courts et barbe soigneusement taillée, est devenu une précieuse source d'informations pour les autorités françaises depuis son interpellation il y a six ans. Ayant lui-même contacté les services français de renseignements intérieurs en novembre 2016, il est capturé début 2017 par l'Armée syrienne libre (ASL) tandis qu'il cherche à fuir la Syrie avec sa femme et leur fils. Remis à la France en septembre 2017, il a notamment révélé aux enquêteurs que l'EI envisageait d'envoyer des enfants-soldats - les "lionceaux du califat" - en Europe "pour y mener des opérations suicides". Selon Jonathan Geffroy, l'EI avait également prévu de "semer la terreur dans les campagnes françaises" et "cibler une centrale nucléaire française". Il a en outre livré les noms de dizaines de Français ayant rejoint l'organisation jihadiste. Originaire de Toulouse (sud), il avait rejoint la Syrie et les rangs de l'EI en février 2015 avec sa femme Latifa Chadli et leur premier enfant, âgé alors seulement de deux mois, partie civile dans le procès de ses parents par l'intermédiaire d'une association. En Syrie, Jonathan Geffroy a servi dans les rangs de la katiba (brigade) Anwar al-Awlaki, un détachement de l'EI regroupant quelques dizaines de Français dont les frères Jean-Michel et Fabien Clain, également originaires de Toulouse, deux responsables de la propagande de l'EI, qui revendiqueront les attentats du 13 novembre 2015 en France. Il combattra également à Ramadi en Irak dans les rangs de la katiba d'élite Tariq Ibn Zyad, créée par Abdelilah Himich (un des combattants français les plus gradés de l'EI, connu sous le nom de guerre d'Abou Souleymane al-Faransi, le Français), dont ont fait partie notamment les assaillants du Bataclan. Jonathan Geffroy et Latifa Chadli encourent trente ans de réclusion criminelle, Denise P. dix ans de prison. Le procès est prévu jusqu'au 23 janvier.
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