Harardhere, ville portuaire située à environ 500 km au nord de la capitale Mogadiscio, était contrôlée depuis 2010 par les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda. "C'est une victoire historique, les braves membres des forces armées nationales (ont) libéré la ville portuaire stratégique de Harardhere", a déclaré lundi le premier ministre Hamza Abdi Barre. "Les informations que nous avions indiquaient que les terroristes (shebab) utilisaient la ville côtière pour s'approvisionner", a déclaré à l'AFP Hussein Ahmed, ministre des Postes, présent sur le front. Le ministre, ainsi que des sources sécuritaires, ont affirmé à l'AFP que la ville avait été reprise sans aucun combat, les shebab s'étant retirés avant l'arrivée des forces gouvernementales. Les shebab combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Le gouvernement de Hassan Cheikh Mohamoud a promis une "guerre totale" contre le groupe islamiste, dont M. Mohamoud a récemment qualifié les membres de "punaises de lit". Il a envoyé en septembre l'armée - dont des forces spéciales - soutenir des milices locales, connues sous le nom de "macawisley", qui se sont révoltées contre les shebab. Cette offensive, appuyée par la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) et des frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires dans deux Etats du centre du pays, l'Hirshabelle - où se trouve la province de Hiran - et le Galmudug. Le gouvernement a notamment affirmé début décembre avoir repris Adan Yabal, localité emblématique du Hirshabelle tenue par les shebab depuis 2016 et présentée comme un "terrain d'entraînement" et un noeud logistique des insurgés dans la région. Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles. Dix-neuf personnes ont été tuées dans deux attentats à la voiture piégée à Mahas, une ville de Hiran, au début du mois. Le 29 octobre, deux voitures piégées ont explosé à quelques minutes d'intervalle dans la capitale Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres, dans l'attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays de la Corne de l'Afrique, également touché par une sécheresse historique.
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