Ousman Sonko est en détention provisoire depuis son interpellation le 26 janvier 2017 en Suisse, où il avait déposé une demande d'asile après avoir été limogé de son poste de ministre de l'Intérieur, qu'il a occupé pendant 10 ans jusqu'en septembre 2016. Son interpellation faisait suite à une dénonciation pénale déposée par l'organisation non gouvernementale Trial International, basée à Genève et luttant contre l'impunité dans le monde. Depuis 2011, la justice civile suisse a en effet la possibilité de juger les crimes les plus graves s'étant déroulés à l'étranger, à condition que leur auteur se trouve en Suisse et ne puisse pas être extradé ni remis à un tribunal pénal international. La détention provisoire de M. Sonko a été prolongée à plusieurs reprises, tous les trois ou six mois, pendant toute la durée de l'enquête que dirige le Ministère public de la Confédération (MPC, bureau du procureur général). Le 1er novembre dernier, sa détention avait encore été prolongée jusqu'au 25 janvier. "Nous sommes sur le point de clore la procédure préliminaire. Nous ne pouvons pas donner d'autres informations pour le moment", a indiqué une porte-parole du MPC, Claudia Schön, interrogée par l'AFP. A l'issue de la procédure, le parquet peut rendre une mise en accusation ou décider de classer cette affaire, dans laquelle un certain nombre de victimes se sont constituées partie civile. "Comme toujours, la présomption d'innocence s'applique", a souligné Mme Schön. La Gambie, petit pays d'Afrique de l'Ouest et ex-colonie britannique, a été dirigée d'une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, qui vit en exil en Guinée Equatoriale après avoir été battu lors de l'élection présidentielle de décembre 2016. M. Sonko est soupçonné par l'ONG Trial d'avoir participé ou ordonné de graves violations des droits humains, dont des actes de torture, notamment dans des lieux de détention. Avant d'être ministre, il occupait le poste d'inspecteur général de la police gambienne et a également été commandant de la Garde présidentielle. Le régime de Yahya Jammeh a été accusé par plusieurs ONG de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, accusations qu'il a rejetées régulièrement.
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