"De nouvelles règles seront probablement mises en place, et il faudra savoir si elles sont véritablement appliquées, c'est très important", a-t-elle expliqué dans un entretien à l'AFP en marge de la séance plénière du Parlement européen à Strasbourg. "Ensuite, il faudra voir s'il y a un changement de culture", a ajouté l'Irlandaise. "S'il existe une culture qui permet de s'assurer que les élus ne travaillent que pour l'intérêt général et pas pour des intérêts privés, que ce soit eux-mêmes, d'autres individus, des sociétés ou des Etats, alors (ce type d'affaires) n'arrivera pas", a-t-elle poursuivi. Tout en reconnaissant que cette démarche prendra du temps, Emily O'Reilly juge qu'il est indispensable que le Parlement - sa présidente mais aussi les responsables des différents groupes politiques- saisissent cette opportunité pour "faire avancer de véritables réformes". "La plupart des eurodéputés ont une véritable éthique de travail mais les règles sont si souples, et parfois pas appliquées, que ceux qui veulent se comporter de manière malhonnête le peuvent", a considéré la médiatrice, chargée de cet organe indépendant dont le rôle affiché est de demander des comptes aux institutions européennes sur leur fonctionnement. Et la médiatrice de souligner qu'il serait erroné de réduire le débat en cours sur le fonctionnement du parlement à l'enquête judiciaire menée en Belgique dans le cadre de laquelle l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili a été écrouée. "Même si le style de corruption dont nous parlons avec le Qatargate a un côté très spectaculaire, avec les billets, les valises etc., la corruption a lieu à des niveaux très différents, et tous ne sont pas visibles à l'oeil nu comme ce que nous avons vu ces dernières semaines à la télévision". Depuis le début du scandale qui a secoué l'institution, la présidente maltaise du parlement, Roberta Metsola, affiche sa volonté de réformer l'institution. Elle a présenté la semaine dernière 14 mesures, parmi lesquelles la restriction de l'accès du Parlement européen aux anciens élus, ou l'enregistrement dans le registre de transparence de tous les intervenants extérieurs. Ces mesures seront-elles suffisantes? "L'histoire dira si elles sont effectivement appliquées, si elles font effectivement une différence et si elles inspirent confiance aux citoyens (européens)", répond Emily O'Reilly, rappelant que les prochaines élections européennes auront lieu dans moins d'un an et demi.
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