Kenya: funérailles du militant LGBTQ tué

Infos. Un militant LGBTQ tué et dont le corps a été jeté dans une malle il y a près de deux semaines au Kenya a été enterré en présence de centaines de personnes mardi dans l'ouest du pays, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Kenya: funérailles du militant LGBTQ tué

La dépouille d'Edwin Chiloba, un designer et mannequin âgé de 25 ans, avait été retrouvée le 4 janvier dans une malle sur le bas-côté de la route dans la vallée du Rift, dans l'ouest du pays. Mardi, des centaines de personnes se sont rassemblées au domicile de ses parents dans le village de Sergoit, dans le comté d'Elgeyo Marakwet, à environ 300 km au nord-ouest de la capitale Nairobi, avant son inhumation. La famille et les amis ont pleuré en rendant hommage au créateur de mode de 25 ans, cible d'insultes en ligne depuis sa mort. "Puisse votre amour pour la vie inspirer tous ceux qui vous connaissent maintenant. Encore nos plus sincères condoléances à la famille, aux amis et à la communauté LGBTIQ+", a déclaré sur Twitter Irungu Houghton, directeur de la branche kényane d'Amnesty International. Le 11 janvier, un responsable gouvernemental avait affirmé qu'Edwin Chiloba avait été étouffé, avec des chaussettes retrouvées dans sa bouche. Cinq personnes ont été arrêtées à la suite du meurtre. Parmi ces suspects figure Jacktone Odhiambo, un photographe indépendant, qui selon des informations de presse était un amant d'Edwin Chiloba et qui est accusé de l'avoir tué. Au Kenya, les personnes LGBTQ sont confrontées à la précarité et aux discriminations dans une société majoritairement chrétienne et conservatrice où l'homosexualité est taboue, comme dans de nombreux pays d'Afrique. Les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont punies par la loi, avec des peines pouvant aller jusqu'à 14 ans d'emprisonnement. Le meurtre du jeune militant LGBTQ a suscité de vives condamnations internationales. Il a succédé aux meurtres non résolus de plusieurs autres défenseurs des droits des minorités sexuelles comme Sheila Lumumba, Erica Chandra et Joash Mosoti, selon la Commission nationale kényane des droits humains.

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