"A travers ce mémorandum", précise le parquet dans un communiqué, "il s'engage à informer les enquêteurs et la justice notamment sur le modus operandi (de la fraude présumée), les arrangements financiers avec des états tiers, les constructions financières mises en place, et les bénéficiaires des structures mises en place et avantages proposés". Ses déclarations devront être "substantielles, révélatrices, sincères et complètes" sur sa participation aux faits reprochés et celle de tiers, ajoute le texte. En outre, M. Panzeri, qui est actuellement écroué, devra aussi renseigner les enquêteurs sur "l'implication des personnes connues ou non encore connues dans le dossier, en ce compris l'identité des personnes qu'il admet avoir corrompues". En échange de cette collaboration, prévue en Belgique par une loi de 2018 sur le statut de "repenti", "la peine encourue par M. Panzeri sera effective mais limitée. Elle comprendra de la prison ferme, une amende et la confiscation de tous les avantages patrimoniaux acquis, évalués pour l'instant à un million d'euros", poursuit le communiqué. Pier Antonio Panzeri, 67 ans, avait été arrêté à Bruxelles le 9 décembre, jour aussi de l'arrestation d'une vice-présidente du Parlement européen, l'élue socialiste grecque Eva Kaili, et d'un assistant parlementaire italien, Francesco Giorgi, compagnon de Mme Kaili. Avec Niccolo Figa-Talamanca, un Italien responsable d'ONG qui est également sous les verrous, tous ont été inculpés d'"appartenance à une organisation criminelle", "blanchiment d'argent" et "corruption". Ils sont soupçonnés d'avoir perçu de grosses sommes d'argent liquide du Qatar pour influencer en faveur de l'émirat les déclarations et prises de décisions politiques au sein de la seule institution élue de l'UE, notamment à propos des droits des travailleurs. Dans cette enquête confiée à l'été 2022 au juge d'instruction bruxellois Michel Claise, une perquisition au domicile bruxellois de M. Panzeri a permis de découvrir la somme de 600.000 euros en espèces, selon une source judiciaire. D'après la presse, il a également perçu des fonds du Maroc pour appuyer ses intérêts au Parlement européen. Le Qatar comme le Maroc ont fermement contesté ces allégations.
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