"Entre le 26 novembre et le 7 décembre, 256 patients ont été admis" dans un centre de traitement du choléra géré par l'organisation médicale à Munigi, entre Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu de plus d'un million d'habitants et, juste en bordure nord de la ville, les camps de déplacés en territoire de Nyiragongo. Selon la coordination humanitaire des Nations unies, plus de 177.000 personnes y ont trouvé refuge après avoir fui ces dernières semaines l'avancée de la rébellion du M23. Alors que de fortes averses dues à la saison des pluies s'abattent quotidiennement sur Goma, les déplacés vivent entassés dans des huttes faites de branches et de morceaux de bâches. "Nous n'avons ni douches, ni toilettes", a témoigné auprès de MSF Nyira Safari, mère d'une fille de huit ans, hospitalisée pour des symptômes de choléra. Comme cette famille de déplacés, des dizaines de milliers d'autres n'ont pas accès à des sanitaires et vivent dans des conditions d'hygiène déplorables et une très grande promiscuité. "Tous les ingrédients sont réunis pour une catastrophe sanitaire", alerte Simplice Ngar-One, le responsable de la réponse choléra de MSF à Goma. L'organisation appelle à la mobilisation des acteurs humanitaires et s'indigne d'un "manque criant d'assistance" alors que les déplacés se trouvent à seulement quelques kilomètres de Goma, un hub humanitaire de l'Est de la RDC. Le M23 ("Mouvement du 23 mars") est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière et conquis de larges portions d'un territoire du nord de Goma. Selon les autorités congolaises, des experts de l'ONU et la diplomatie américaine, le M23 est soutenu par le Rwanda. Mais Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
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