Ce jugement a été rendu par un tribunal de Casablanca en l'absence de Taha Fahssi, plus connu sous son nom de scène d'ElGrande Toto, actuellement au Sénégal dans le cadre de ses activités musicales. Le rappeur, âgé de 26 ans, était accusé d'avoir menacé un journaliste marocain établi en Belgique. Ce dernier lui avait reproché des publications sur les réseaux sociaux appelant à consommer du cannabis, dont l'usage récréatif est interdit au Maroc. Taha Fahssi lui avait alors répliqué sur Instagram: "On va se retrouver en Belgique et tu ne sauras pas ce qui va t'arriver." Outre les 8 mois de prison avec sursis, M. Fahssi doit verser 50.000 dirhams (4.500 euros) au journaliste. "Je suis partiellement satisfait de ce verdict car je ne comprends pas pourquoi la peine a été assortie d'une amende de 50.000 dirhams pour la partie civile. Mon client n'a commis aucun acte pénal contre le plaignant", a estimé son avocat Abdelfattah Zahrach. "A présent, on va discuter de la possibilité de faire appel ou pas", a ajouté Me Zahrach. Le rappeur avait défrayé la chronique fin septembre en assumant sa consommation de cannabis devant des journalistes locaux, peu avant un concert organisé à Rabat par le ministère de la Culture. "Je fume du hashish et alors?", avait-il dit. "Ça ne veut pas dire que je suis un mauvais exemple." Ces propos, amplifiés par les médias et les réseaux sociaux, avaient provoqué l'indignation dans le royaume aux moeurs conservatrices, classé cependant comme le premier producteur de cannabis au monde selon l'ONU. Par la suite, ElGrande Toto avait présenté ses excuses aux "personnes offensées" par ses déclarations. Très populaire auprès de la jeunesse, ElGrande Toto est le deuxième artiste arabe le plus écouté au Maghreb et au Moyen-Orient sur la plateforme Spotify en 2022 après le rappeur égyptien Wegz. Sa chaîne YouTube cumule 2,8 millions d'abonnés et plus de 462 millions de vues. Il n'est pas le premier rappeur à subir les foudres de la justice marocaine. Plusieurs autres chanteurs de rap ont été arrêtés depuis septembre 2011 pour divers délits allant du droit commun à la dissidence politique, en passant par les injures envers les autorités.
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