"Thulani Maseko était un pilier des droits de l'homme qui, au péril de sa vie, a pris la parole pour beaucoup de ceux qui ne pouvaient pas se défendre eux-mêmes", a dit M. Türk, en déplacement en Equateur, cité dans un communiqué. M. Türk demande aux autorités "de faire rendre des comptes à tous les responsables dans le cadre de procès équitables". Les autorités d'Eswatini doivent également assurer "la sûreté et la sécurité de tous leurs citoyens, y compris les défenseurs des droits humains, les journalistes et les militants politiques, et protéger l'espace civique", ajoute-t-il. Thulani Maseko a été tué samedi soir par des hommes armés à une cinquantaine de km de la capitale Mbabane, a confirmé dimanche à l'AFP un porte-parole de l'opposition. L'avocat reconnu, qui écrivait aussi des tribunes pour défendre les droits de l'Homme, avait engagé une procédure judiciaire contre le roi Mswati III pour avoir rebaptisé le pays Eswatini par décret, affirmant que c'était contraire à la Constitution. L'assassinat de Thulani Maseko survient quelques heures après le défi lancé par Mswati III à l'opposition. "Les gens ne devraient pas se plaindre de mercenaires qui les tuent. Ces gens ont commencé la violence en premier, mais lorsque l'Etat les réprime pour leurs actions, ils font beaucoup de bruit en accusant le roi Mswati", avait déclaré le souverain. La semaine dernière, le Réseau de Solidarité du Swaziland (SSN, opposition) a accusé le roi d'avoir engagé des mercenaires, principalement des Afrikaners blancs de l'Afrique du Sud voisine, pour aider les forces de sécurité à étouffer une opposition croissante. Le porte-parole du gouvernement, Alpheous Nxumalo, avait démenti ces accusations: "Aucun tueur à gages n'a été engagé". Petit pays enclavé, l'Eswatini est gouverné depuis 1986 par Mswati III, critiqué pour un train de vie extravagant et régulièrement accusé de violations des droits humains. Le roi, qui peut dissoudre le Parlement, le gouvernement et nommer ou démettre les juges, commande aussi la police et l'armée. Les partis politiques, théoriquement autorisés, ne peuvent pas participer aux élections. Les prochaines sont prévues cette année. En juin 2021, des manifestations prodémocratie avaient fait plusieurs morts.
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