Eswatini: l'ONU réclame une enquête sur l'assassinat d'un opposant influent

Infos. Les Nations unies ont réclamé lundi aux autorités d'Eswatini une enquête "impartiale" sur l'assassinat au cours du week-end de l'avocat respecté et opposant farouche au gouvernement de la dernière monarchie absolue d'Afrique, Thulani Maseko.

Eswatini: l'ONU réclame une enquête sur l'assassinat d'un opposant influent

"Thulani Maseko était un pilier des droits de l'homme qui, au péril de sa vie, a pris la parole pour nombre de ceux qui ne pouvaient pas se défendre", a déclaré dans un communiqué le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, en déplacement en Equateur. Réclamant une enquête "rapide, indépendante, impartiale et efficace", il a demandé que des comptes soient rendus "dans des procès équitables", rappelant le devoir du royaume d'assurer "la sûreté et la sécurité de tous ses citoyens, y compris les défenseurs des droits humains, les journalistes et les militants politiques". Thulani Maseko a été tué samedi soir par des hommes armés à une cinquantaine de km de la capitale Mbabane. Les inconnus ont tiré par une fenêtre de son domicile alors qu'il se trouvait chez lui en famille, a précisé à l'AFP un représentant d'un groupe d'opposition. Quelques heures plus tôt, le roi avait défié ses opposants lors d'une cérémonie: "Les gens ne devraient pas se plaindre de mercenaires qui les tuent. Ces gens ont commencé la violence en premier, mais lorsque l'Etat les réprime pour leurs actions, ils font beaucoup de bruit en accusant le roi Mswati". L'organisation de défense des droits "Swazi Lives Matter" a appelé lundi les pays de la région SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) à envoyer une mission "afin de protéger les civils et les militants contre les meurtres commis par le roi Mswati III". Le chef de l'opposition du Zimbabwe voisin, Nelson Chamisa, a condamné dimanche l'assassinat, écrivant sur Twitter: "L'Afrique ne peut pas être un terreau pour les meurtres et la violence". La semaine dernière, le Réseau de Solidarité du Swaziland (SSN, opposition) a accusé Mswati III d'avoir engagé des mercenaires, principalement des Afrikaners blancs venus d'Afrique du Sud voisine, pour étouffer une opposition croissante. Le gouvernement a démenti avoir engagé des "tueurs à gages". Petit pays enclavé dans le territoire sud-africain, l'Eswatini est gouverné depuis 1986 par Mswati III, critiqué pour un train de vie extravagant et régulièrement accusé de violations des droits. Le roi, qui peut dissoudre le Parlement, le gouvernement et nommer ou démettre les juges, commande aussi la police et l'armée. Les partis politiques, théoriquement autorisés, ne peuvent pas participer aux élections. Les prochaines sont prévues cette année. En juin 2021, des manifestations prodémocratie avaient fait plusieurs morts.

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