L'Union africaine (UA), réunie mercredi en mini-sommet extraordinaire à Addis Abeba, tentait une nouvelle fois de faire entendre sa voix dans le conflit libyen, ses précédents appels au cessez-le-feu et à une solution politique étant restés lettre morte.
Une dizaine de chef d'Etat africains ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se sont retrouvés en fin d'après-midi, à la suite d'une réunion du "comité ad hoc" de l'UA sur la crise libyenne, au siège de l'UA à Addis Abeba.
Ce mini-sommet, qui doit s'achever jeudi, s'ouvre à la veille d'un G8 à Deauville où la Libye sera également au coeur des préoccupations des principaux dirigeants de la planète.
Au même moment, le président sud-africain Jacob Zuma a fait annoncer depuis Pretoria qu'il se rendrait lundi en Libye pour discuter avec le colonel Mouammar Kadhafi, "en tant que membre du Panel de haut niveau de l'Union africaine pour la résolution du conflit libyen".
"Le but est de discuter d'une stratégie de sortie pour Mouammar Kadhafi", a précisé à l'AFP une source anonyme au sein de la présidence sud-africaine.
A Addis, le président de la commission de l'UA Jean Ping s'est dit pour sa part "convaincu que seule une solution politique peut apporter une paix durable et satisfaire les aspirations légitimes du peuple libyen à un destin choisi dans la liberté, la démocratie et l'Etat de droit".
"A cet égard la feuille de route de l'UA offre tous les éléments d'une telle solution.Encore faudrait-il qu'il nous soit donné l'opportunité de la mettre en oeuvre", a-t-il ajouté.
M. Ban a pour sa part indiqué avoir réitéré "la nuit dernière" auprès du Premier ministre libyen Al-Baghdadi Ali Al-Mahmoudi "la nécessité urgente d'un vrai cessez-le-feu et de négociations sérieuses pour une transition vers un gouvernement qui satisfasse pleinement les aspirations du peuple libyen".
L'UA s'est montrée hostile à toute intervention militaire extérieure en Libye, dès le début de la rébellion armée mi-février.
L'organisation est engagée dans une délicate médiation pour faire accepter par les protagonistes libyens une "feuille de route" prévoyant un cessez-le-feu dans les meilleurs délais, un acheminement de l'aide humanitaire et l'instauration d'une période de transition et de dialogue conduisant à des élections démocratiques.
Le régime de Mouammar Kadhafi a très rapidement accepté les propositions de l'UA, mais le Conseil National de la Transition (CNT), au nom des rebelles, a posé comme préalable un départ du colonel Kadhafi et de ses fils.
Les récentes rencontres de haut représentants de l'UA avec l'Union européenne et le Conseil de sécurité de l'ONU "n'ont pas permis d'ouvrir la voix à une vision commune de la solution politique, seule à même de garantir une paix durable et la sécurité en Libye", a déploré M. Ping.
L'Otan, aux commandes depuis le 31 mars de l'intervention internationale, a intensifié ses frappes mardi à Tripoli, près de la résidence de Mouammar Kadhafi, et entend ainsi précipiter la chute du régime libyen.
Le sommet de l'UA, entièrement consacré aux questions de sécurité sur le continent, devrait également se prononcer sur le regain de tension au Soudan, où l'armée du nord a pris possession samedi de la ville contestée d'Abyei ainsi que sur la situation en Somalie.
Sur le conflit somalien, le secrétaire général de l'ONU, saluant les récents progrès des troupes de l'UA et du gouvernement somalien face aux insurgés, a toutefois vivement critiqué les dissensions internes aux sein des autorités de transition: "le Conseil de sécurité (de l'ONU) et les bailleurs de fonds sont en train de perdre patience face aux tensions politiques" au sommet des institutions de transition.
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