"Ce n'était pas facile, après ces sept ans d'interdiction des meetings politiques", a affirmé Jon Mrema, le directeur de la communication du principal parti d'opposition Chadema, lors de ce rassemblement. La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan avait annoncé début janvier la levée de l'interdiction des meetings, qui frappait l'opposition depuis 2016. Cette interdiction avait été décidée par son prédécessseur John Magufuli surnommé "le bulldozer" pour son style brutal et intransigeant. Samia Suluhu Hassan, arrivée au pouvoir après le décès soudain de John Magufuli en mars 2021, cherche à rompre avec certaines pratiques de son prédécesseur, une évolution saluée avec prudence par l'opposition et les ONG de défense des droits humains. M. Magufuli avait interdit les rassemblements politiques à son entrée en fonction, déclarant qu'il était temps de travailler, et non de faire de la politique. Ses opposants l'ont accusé d'avoir appliqué l'interdiction à la seule opposition. Le parti au pouvoir était libre de se rassembler, alors que les meetings rivaux étaient violemment dispersés par la police et leurs organisateurs emprisonnés. Samedi, des milliers de partisans de Chadema ont donc pu se rassembler dans la ville de Mwanza (nord), au bord du lac Victoria, nombre d'entre eux portant les couleurs bleu, rouge et blanc du parti. "Nous nous sommes tus pendant presque sept ans mais enfin, nos droits sont rétablis et nous sommes prêts à aller de l'avant", a lancé une habitante de Mwanza, Mary Dismas.
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