"Le Canada salue le fait que les parties au conflit aient accepté d'entamer un processus en vue de parvenir à une résolution globale, pacifique et politique du conflit", a déclaré la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, dans un communiqué diffusé dans la nuit de vendredi à samedi. "L'accord visant à amorcer un processus formel constitue un premier pas essentiel vers la paix et vers un avenir plus sûr", a-t-elle souligné avant d'ajouter que "le Canada a accepté de jouer un rôle de facilitateur dans ce processus". Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, peuplées principalement par la minorité anglophone de ce pays africain, sont le théâtre depuis six ans d'un conflit meurtrier entre des groupes armés réclamant l'indépendance d'un Etat qu'ils appellent l'"Ambazonie" et des forces de sécurité massivement déployées par le pouvoir du président Paul Biya qui dirige le Cameroun d'une main de fer depuis 40 ans. La cheffe de la diplomatie canadienne a fait valoir que ces pourparlers sont menés conjointement par "la République du Cameroun, le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie et les Forces de défense de l'Ambazonie, le Mouvement populaire de libération de l'Afrique et les Forces de défense du Sud-Cameroun, le gouvernement intérimaire, ainsi que l'Equipe de coalition de l'Ambazonie." Selon le quotidien montréalais La Presse, citant une source anonyme au gouvernement de Justin Trudeau, le Canada a déjà accueilli trois "rencontres secrètes" entre les parties prenantes au conflit, deux au Québec et une à Toronto. "Les parties ont également convenu de former des comités techniques pour commencer à travailler sur des mesures de confiance", a fait valoir la ministre Joly. Selon La Presse, l'aide canadienne a été sollicitée par le gouvernement camerounais au cours de l'été dernier. Le conflit a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). Les deux camps sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU de commettre des crimes et atrocités contre les civils, principales victimes de cette guerre.
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