M. Soudani, au pouvoir depuis trois mois, cherche tous azimuts des partenaires pour tenter de donner un coup de neuf au secteur énergétique irakien. Vétuste et victime collatérale de la corruption, le réseau électrique irakien est particulièrement en souffrance. Les délestages peuvent durer jusqu'à 12 heures par jour dans ce pays pourtant riche en hydrocarbures. A Paris, le chef du gouvernement irakien va "chercher à activer les accords conclus entre les deux pays, notamment dans les secteurs des transports, de l'énergie et des investissements", a-t-il expliqué dans des réponses écrites à des questions soumises par l'AFP. En 2021, TotalEnergies avait signé un contrat de 10 milliards de dollars avec l'Irak. Mais le premier coup de pelle se fait attendre, alors que Bagdad cherche à se défaire de sa dépendance à son voisin iranien qui lui fournit un tiers de ses besoins en gaz et en électricité. L'accord avec le géant français porte sur la construction d'unités de collecte et de traitement de gaz pétrolier pour générer de l'électricité. L'objectif est de supprimer les gaz à effet de serre issus du "torchage" des puits. Est aussi prévue la construction d'une centrale électrique photovoltaïque capable de produire 1 GW dans la région de Bassora, dans le sud. M. Soudani a estimé que sa visite venait "renforcer les relations bilatérales entre deux pays amis". Disant "apprécier les efforts et le soutien de la France à l'Irak pendant la guerre" contre le groupe Etat islamique (EI) qui a duré jusqu'en 2017, Mohamed Chia al-Soudani "espère une coopération sécuritaire entre les deux pays dans différents domaines, notamment dans la formation et le développement des capacités sécuritaires irakiennes, ainsi que dans le domaine de l'achat d'armement". "D'autant plus que l'Irak disposait d'un arsenal militaire français et que nos forces armées ont l'expérience de l'utilisation de ces armes", a-t-il insisté. Le chef de l'Etat français est, lui, particulièrement investi en Irak où il s'est rendu par deux fois depuis le début de son premier mandat en 2017. En décembre 2022, Emmanuel Macron avait plaidé lors d'une conférence régionale de soutien à l'Irak pour que Bagdad, sous influence de l'Iran, s'engage dans une autre voie que celle d'un "modèle dicté par l'extérieur". Le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani est soutenu par des partis pro-iraniens majoritaire au Parlement irakien, au grand dam des Etats-Unis. L'Irak a réussi à se positionner en médiateur entre l'Iran et l'Arabie saoudite en organisant plusieurs rounds de dialogues à Bagdad entre les deux rivaux qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 2016. Mais la dernière rencontre remonte à avril 2022. Interrogé par l'AFP à ce sujet, M. Soudani n'a fixé aucune date de reprise pour ces pourparlers, affirmant néanmoins que l'Irak était "prêt à poursuivre cet effort dans l'intérêt de la stabilité au Moyen-Orient". "D'autant plus que nous sentons que la République islamique d'Iran et le royaume d'Arabie saoudite sont prêts à reprendre le dialogue", a-t-il conclu.
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