Ils sont morts de malnutrition, par étouffement, ou encore par manque de soins, explique à l'AFP le militant Emmanuel Cole, un défenseur des drois des prisonniers qui effectue des visites régulières dans les centres de détention. Dimanche, encore "deux prisonniers sont morts à la prison de Makala, moi-même j'ai vu leurs corps", ajoute-t-il. Ces deux nouveaux détenus morts de leurs conditions de détention font passer le bilan à 35 décès uniquement pour le mois de février, selon M. Cole. En janvier, son organisation avait pu documenter "31 cas de décès dont une femme", toujours à Makala. Construite à l'époque colonial pour une capacité de 1.500 personnes, ce centre pénitentiaire compte actuellement 10.790 détenus, dont 7.780 en détention préventive, a indiqué M. Cole, qui suit au quotidien la situation des prisonniers. Depuis le début de l'année, les autorités judiciaires ont accordé la libération conditionnelle à 635 détenus afin de désengorger le lieu, a précisé M. Cole, confirmant des informations de médias congolais. Les repas offerts aux détenus sont non seulement "insuffisants" mais aussi de "mauvaise qualité", alors qu'"avoir à manger devrait être un droit pour chaque prisonnier", a-t-il insisté. Au pouvoir depuis janvier 2019, le président de la RDC Félix Tshisekedi a vanté lundi son bilan en matière des droits humains, lors d'un discours au Conseil des droits de l'homme à Genève (Suisse). M. Tshisekedi dit avoir "placé la protection et la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales parmi les priorités de (son) mandat et de l'action du gouvernement de la République". "Nous appelons les autorités à accélérer les procédures pour ne pas détenir des centaines et même des milliers de personnes pendant des longues périodes sans jugement, ni condamnation", a dit Emmanuel Cole.
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