Le M23 "progresse depuis lundi" à Masisi, un territoire du nord-ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, a indiqué mercredi soir sur Twitter le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), qui dispose d'experts dans la région. "Des affrontements sont signalés autour des villages de Kilolirwe, Burungu et Kitshanga et le M23 est parvenu à couper la route Kitshanga-Goma au niveau de Burungu", ajoutait le KST. Des sources locales ont confirmé que les rebelles étaient parvenus jusqu'à cette route, très importante pour l'approvisionnement de Goma en denrées diverses depuis que la route nationale 2, au nord de la ville, a été coupée en fin d'année par la progression du M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa. Mouvement majoritairement tutsi défait en 2013, le M23 a repris les armes fin 2021 et s'est emparé depuis de larges portions de territoire au nord de Goma. Sous l'effet d'initiatives diplomatiques et sous la supervision de la force régionale est-africaine déployée dans la région, les rebelles ont annoncé se retirer en décembre et janvier de deux positions conquises. Mais selon des témoins, des combattants du M23 y sont encore présents et des affrontements se sont poursuivis dans d'autres secteurs, notamment vers l'ouest. Selon des sources militaires et civiles interrogées jeudi depuis Goma, des combats sont en cours sur plusieurs axes. "Les combats continuent" vers Kitshanga, dans le Masisi, a indiqué un habitant, ajoutant que des hommes qu'il estime être des mercenaires étaient passés avec armes et véhicules dans le village de Kilolirwe. Selon le porte-parole d'un groupe armé, "la situation à Kitshanga est tendue, mais la cité est contrôlée" par l'armée congolaise et des "patriotes", comme se qualifient les milices qui, en plus des forces loyalistes, combattent le M23. "Les combats se poursuivent. Nous apprenons qu'il y a eu des civils tués mais le bilan n'est pas connu", a confirmé une source policière ayant requis l'anonymat. "La route est coupée (...), la majorité de la population" des villages environnants s'est enfuie, a également expliqué un agent administratif de la localité de Burungu. Le "facilitateur" et ancien président kényan Uhuru Kenyatta a fait part mercredi de sa "profonde préoccupation face à la forte détérioration de la situation" dans le Nord-Kivu. Mardi, le Rwanda a accusé un avion de chasse congolais d'avoir violé son espace aérien. Kinshasa a démenti, accusant le Rwanda d'avoir "attaqué" l'appareil, ce qui selon le gouvernement congolais équivaut à "un acte de guerre".
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