Les grandes puissances, réunies jeudi au sein du G8 à Deauville, sur la côte normande, cherchaient à accentuer la pression sur Bachar al-Assad et Mouammar Kadhafi, obstacles à l'élan de démocratisation du monde arabe, qu'ils cherchent à accompagner.
La France, qui préside ce sommet du G8, a fait passer aux délégations un projet de déclaration finale qui appelle les dirigeants syrien et libyen à cesser la violence contre les populations civiles.
La déclaration vaudra plus par le poids diplomatique de ses signataires que par les mots employés, notamment pour la Syrie, qui traduisent surtout le difficile point d'équilibre entre les Occidentaux, qui ont déjà sanctionné le président Assad, et les Russes, qui continuent de le soutenir.
Le projet de déclaration, dont l'AFP a eu une copie, prévoit d'appeler le régime du président Bachar al-Assad à "cesser l'usage de la force et l'intimidation contre le peuple syrien et engager un dialogue ainsi que les réformes fondamentales".
A l'ONU, parallèlement, plusieurs pays occidentaux ont fait circuler jeudi un projet de résolution qui met en garde la Syrie contre de possibles "crimes contre l'humanité".
Le Libyen Kadhafi, contre lequel les Occidentaux ont engagé le 19 mars une opération militaire, se voit exhorté à "l'arrêt immédiat de l'usage de la force" par le G8, qui dit soutenir "une solution politique qui reflète la volonté du peuple".
Les Occidentaux veulent à tout prix éviter de faire dérailler le processus de démocratisation dans le monde arabe, initié par les révolutions tunisienne et égyptienne.Ils recevront vendredi les chefs de gouvernement tunisien Beji Caïd Essebsi et égyptien Essam Charaf.
Selon le projet de déclaration, le G8 s'engagera dans une relation "durable", le "partenariat de Deauville", avec ces deux pays aux besoins estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars.Il n'est pas exclu que le G8 annonce un montant total d'aide, selon un responsable européen.
Objet d'appréciations différentes entre Occidentaux et Russes, le "printemps arabe" devait être le sujet dominant du dîner des dirigeants du G8 (Etats-Unis, Russie, Allemagne, Italie, Japon, France, Royaume Uni, Canada) jeudi soir.
En marge du sommet, Américains et Français se sont félicités de l'arrestation de Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie.
Barack Obama et Dmitri Medvedev étaient arrivés ensemble et souriants jeudi au déjeuner offert par Nicolas Sarkozy et qui marquait le début du sommet.Sur le front de mer de Deauville, battu par un vent violent, le président américain a eu droit à un bain de foule, avec ovations appuyées et nombreuses poignées de mains.
Pendant ce temps, l'épouse du président français, Carla Bruni-Sarkozy organisait un programme spécial pour les conjoints.A cette occasion, pour la première fois, elle laissait apparaître sa silhouette légèrement arrondie de femme enceinte.
La première session de travail du sommet, jeudi après-midi, était consacrée à internet.Les chefs d'Etat et de gouvernement ont été rejoints par plusieurs stars du secteur, dont le patron de Google Eric Schmidt et le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg.
"Internet est vraiment une force puissante qui donne une voix aux gens", a-t-il plaidé, arborant un complet-cravate, au lieu de ses traditionnels jeans et baskets.
La France a proposé à ses partenaires d'adopter une déclaration reconnaissant aux gouvernements un rôle dans l'accompagnement du développement du web, aux côté du secteur privé et des utilisateurs.
Auparavant, les membres du G8, dont les ressources en énergie reposent notamment sur l'atome, ont témoigné de leur solidarité au Japon, après la catastrophe de Fukushima.Tokyo "voudrait organiser un sommet international sur la sûreté nucléaire en coopération avec l'AIEA à la fin de l'année prochaine au Japon", leur a déclaré le Premier ministre Naoto Kan, selon un responsable japonais.
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