Les rebelles ont pris jeudi soir le contrôle de Kitshanga, dans le territoire du Masisi, après avoir conquis plusieurs villages sur la route reliant cette localité d'environ 60.000 habitants à Goma, qui se trouve ainsi privée d'une nouvelle voie d'approvisionnement. La capitale provinciale de plus d'un million d'habitants, située juste à la frontière rwandaise, était déjà coupée d'accès vers le nord, via la route nationale 2, atteinte par les rebelles durant leur offensive d'octobre-novembre derniers. Mouvement majoritairement tutsi défait en 2013, le M23, soutenu par le Rwanda selon diverses sources, a repris les armes fin 2021 et s'est emparé depuis de portions des territoires de Rutshuru et Nyiragongo, au nord de Goma. Sous l'effet d'initiatives diplomatiques et sous la supervision de la force régionale est-africaine déployée dans la région, les rebelles ont annoncé se retirer en décembre et janvier de deux positions conquises. Mais des affrontements se sont poursuivis dans d'autres secteurs, notamment vers l'ouest en direction du Masisi, territoire de cultures et d'élevage. Après trois jours de combats, les rebelles sont entrés dans Kitshanga, à environ 90 km de Goma, malgré la présence des forces loyalistes et de groupes armés se présentant comme des "patriotes" résistant à l'avancée du M23. "Nous nous sommes tactiquement retirés en dehors de la cité, afin d'attirer ces génocidaires en profondeur et d'éviter le pire à nos populations de Kitshanga", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu. "Nous mettons tout en oeuvre pour déloger cet ennemi", a-t-il ajouté. "Nous sommes avec des rebelles ici dans la cité", a indiqué un habitant de Kitshanga interrogé depuis Goma. "Le M23 contrôle tout Kitshanga et ce matin, les rebelles avancent vers Mweso", en direction de Walikale. Le territoire de Walikale, un des six de la province du Nord-Kivu, est très riche en minerais (cobalt, or, cassitérite, etc). Ces récents combats auraient fait au moins 14 morts, selon des sources sécuritaires et sanitaires. Le "facilitateur" et ancien président kényan Uhuru Kenyatta a fait part cette semaine de sa "profonde préoccupation face à la forte détérioration de la situation".
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