Un Saoudien chiite arrêté au Maroc craint d'être extradé vers son pays (proche)

Infos. Un ressortissant saoudien chiite issu d'une famille de militants a été arrêté au Maroc et risque l'extradition vers la riche monarchie sunnite du Golfe qui réprime les voix dissidentes, a indiqué samedi son frère à l'AFP.

Un Saoudien chiite arrêté au Maroc craint d'être extradé vers son pays (proche)

Hassan Al-Rabie, 26 ans, a été arrêté le 14 janvier alors qu'il s'apprêtait à quitter le Maroc pour la Turquie en vertu d'un mandat d'arrêt émis en novembre dernier par l'Arabie saoudite, a déclaré son frère Ahmed à l'AFP. Selon le mandat d'arrêt, consulté par l'AFP, Hassan Al-Rabie est accusé d'avoir "quitté le royaume (saoudien) de manière illégale avec l'aide d'un terroriste". L'Arabie saoudite, comme d'autres régimes de la région, utilise régulièrement les accusations de terrorisme contre les critiques du pouvoir. Hassan Al-Rabie est originaire de l'est du royaume, où vit une importante minorité chiite qui se plaint de discriminations. Les rares manifestations en Arabie saoudite dans le sillage des printemps arabes de 2011 ont eu lieu dans cette région, et de violents affrontements ont opposé protestataires et forces de l'ordre en 2017. "Hassan n'a rien fait et n'a rien à voir avec ces événements", a assuré son frère Ahmed Al-Rabie, qui vit au Canada. Les autorités saoudiennes cherchent surtout à faire "pression" sur Hassan pour retrouver leur frère Mounir, un dissident, affirme-t-il. Selon Ahmed Al-Rabie, les autorités saoudiennes avaient déjà arrêté, en février 2021, Hassan, ainsi que deux autres de ses frères. L'aîné, Ali, est toujours détenu et a été condamné à mort en novembre dernier. "Je crains pour la vie de Hassan s'il est extradé", a dit son frère Ahmed Al-Rabie. En mars 2022, l'Arabie saoudite avait exécuté 81 personnes en une seule journée, dont beaucoup étaient issues de la minorité chiite, provoquant l'ire des ONG et de l'ONU. Côté marocain, la procédure d'extradition est entre les mains de la Cour de cassation de Rabat, a indiqué à l'AFP une source policière sous couvert d'anonymat, sans autres détails. Jeudi, l'ONG Human Rights Watch a exhorté le Maroc à ne pas extrader Hassan Al-Rabie, "compte tenu de la torture généralisée et des abus dans le système judiciaire saoudien".

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