A Luanda, le président français a participé à un forum économique axé sur l'agriculture, auquel plus de 50 entreprises françaises ont participé, avant de rencontrer son homologue angolais Joao Lourenço.
Des accords de coopération ont été conclus pour renforcer la filière agricole angolaise, alors que le pays lusophone d'Afrique australe importe une grande partie de ses produits alimentaires.
"Ça correspond à l'idée que je me fais du partenariat économique entre le continent africain et la France", a expliqué M. Macron devant une centaine de participants.
A savoir "répondre aux défis de l'Angola avec les acteurs qui sont les nôtres, les solutions qui sont les nôtres, plutôt que de venir plaquer des solutions toutes faites, et le faire en défendant nos intérêts de part et d'autre de manière respectueuse mais déterminée".
C'est une "stratégie de souveraineté alimentaire à laquelle nous croyons pour le continent africain", consistant à "bâtir des partenariats équilibrés et réciproques" et à développer du "+made in Africa+ qui doit devenir une référence", a-t-il dit.
La France est présente de longue date dans le secteur pétrolier en Angola, mais la visite d'Emmanuel Macron est l'occasion d'explorer des collaborations dans d'autres secteurs, avec notamment des accords conclus pour renforcer la "résilience climatique" de l'agriculture angolaise ou accompagner sa filière café.
Il devait ensuite s'envoler pour Brazzaville (Congo-Brazzaville) puis Kinshasa (République démocratique du Congo), dernière étape de sa tournée.
- "Désescalade" en RDC -
Mais avant de quitter Luanda, il a remercié le président Lourenço qui œuvre "avec beaucoup d'engagement pour la stabilité de la région", citant le conflit dans l'Est de la RDC. Il a évoqué des "espoirs légitimes de résultats concrets dans les prochains jours pour obtenir une désescalade".
Une délégation de la rébellion du M23 était présente à Luanda, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources.Aucune rencontre n'a cependant eu lieu entre cette délégation et la présidence française, selon l'Elysée.
La suite du périple d'Emmanuel Macron devrait s'articuler autour du fil rouge affiché: tourner la page de la "Françafrique", avec ses pratiques opaques et ses réseaux d'influence hérités de la colonisation, adopter un nouveau "logiciel" reposant sur "l'humilité" et des partenariats pragmatiques.
Il devait s'arrêter quelques heures à Brazzaville où Denis Sassou Nguesso règne d'une main de fer depuis près de 40 ans, une étape qui risque d'apparaître à contrecourant de cette nouvelle orientation affichée par Paris.
A la veille de son arrivée, des organisations de défense des droits de l'Homme ont demandé au président français de relayer leurs préoccupations.
Elles ont plaidé pour la libération du général Jean-Marie Michel Mokoko et d'André Okombi Salissa, respectivement ancien chef d'état-major des armées et ex-ministre, incarcérés après la présidentielle de 2016 qu'ils ont perdue et contestée.
Emmanuel Macron rejoindra ensuite Kinshasa, sur l'autre rive du fleuve Congo.Il doit y rencontrer le professeur Jean-Jacques Muyembe, codécouvreur du virus Ebola, ainsi que des artistes et entrepreneurs culturels.
Cette étape peut s'avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de soutenir le Rwanda plutôt que Kinshasa face à la rébellion dans dans l'est du pays qu'elle estime soutenue par Kigali.
Après plusieurs petites manifestations cette semaine, une vingtaine de mouvements citoyens ont affirmé que M. Macron n'était "pas le bienvenu".
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